vers les
îles
ouessant 2005 - 7ème salon du livre insulaire
conférences : jeudi 25 août 2005
Jacqueline Genet : La poésie de Yeats

mise-à-jour : 18 juillet 2005

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Conférence de Jacqueline Genet : « La poésie de Yeats »
Jeudi 25 août à 10:00 heures, Salle polyvalente

RÉSUMÉ

Un rêve d'évasion parcourt Les Errances d'Oisin (1899), La Croisée des chemins (1899), La Rose (1893), Le Vent des roseaux (1899). En cette période du préraphaélisme et du Crépuscule Celtique, le poète, épris de solitude, se tourne vers l'Arcadie et l'Orient avant que son pays lui ouvre la porte du surnaturel. Mais légendes et mythes ne peuvent offrir qu'un refuge temporaire, irréel. Le poète de La Rose entend écrire pour l'Irlande et affirme son nationalisme. Pourtant il atteint l'universel grâce à un symbolisme nourri d'occultisme. Il recherche Vérité et Beauté, symbolisées par la Rose. Celle-ci dit aussi sa souffrance d'amour ; sa bien-aimée, Maud Gonne, est, de par ses activités, liée à son pays, la rose est alors l'Irlande. « La poésie d'essences » du Vent dans les roseaux marque une avancée symbolique. Entre les pétales de la fleur, il découvre éléments chrétiens et païens. La Vieillesse de la reine Maeve, Baile et Aillinn et Les Ombres sur la mer sont la dernière apologie des rêves.

Dans les Sept Bois (1904), lieu décrit avec un réalisme jusqu'alors ignoré, et Le Heaume vert (1910) témoignent d'un renouvellement. Une fois bannis les rêves néfastes, Yeats accepte « le baptême du caniveau ». A l'art de la tapisserie succèdent des images pleines de vitalité. La douleur causée par le mariage de Maud, la fièvre du mouvement irlandais, élargissent le champ des sujets. Si la majorité des poèmes traite encore d'amour, il est associé à l'âge. Sa vie — amour, théâtre, séjours à Coole — inspire Le Heaume vert. Des traits satiriques visent les spectateurs de l'Abbey Theater. Les thèmes du masque, de l'art, une conception politique et sociale sont amorcés. « Dans les rêves commence la responsabilité » : cette phrase en exergue à Responsabilité (1914) donne la clef du recueil. Le poète se sent responsable envers le passé (ses ancêtres, ses amis disparus), envers le présent où il s'engage dans trois controverses, politique (Parnell), littéraire (Synge) et artistique (Hugh Lane). Il attaque la mesquinerie et exalte les vertus d'une aristocratie représentée par Lady Gregory ou l'insouciance du mendiant.

Pâques 1916, la disparition de Hugh Lane, la maladie de Lady Gregory, la mort de son fils, son propre mariage, l'écriture automatique de sa femme, l'acquisition de la tour Ballylee trouvent leur écho dans sa poésie. Dans Les Cygnes sauvages à Coole (1919) où la veine satirique côtoie l'inspiration personnelle, des poèmes s'interrogent sur la personnalité partagée entre moi et anti-moi et jouent du symbolisme de la tour et de la lune. Michael Robarts et la danseuse (1921) évoque les évènements d'Irlande et sa vision de l'histoire, en même temps que son bonheur. La Tour (1928), symbole de sa solitude orgueilleuse, de l'ascétisme intellectuel qu'exigent création et sagesse, l'insère dans la tradition anglo-irlandaise. Aux images de stérilité et de destruction succède, dans L'Escalier en spirales (1933), l'étonnant péan à la vie d'un homme vieillissant. Pleine lune en mars (1935) dénonce la confusion politique tandis que « The Supernatural Songs » allient passion charnelle et divine. Le début des Derniers poèmes (1936-39) est pénétré de « joie tragique », défi lancé au temps. La suite, publiée à titre posthume, dresse la silhouette menaçante de la fin des civilisations, s'interroge sur son oeuvre et la création en général, sur le sens de la vie et sur cette mort qui exacerbe la soif du carpe diem.

> SALON DU LIVRE INSULAIRE : L'ÉDITION 2005

> AVANT-PROGRAMME : jeudi 25 août

> Jacqueline Genet