Tokiko [Laurence Viallard]

Entre voir les mots des murs, poèmes de Denis Pourawa

L'Herbier de feu / Grain de sable

Nouméa, 2006

bibliothèque insulaire
   
édité en Nlle-Calédonie
parutions 2006
Entre voir les mots des murs / photographies de Tokiko ; poèmes de Denis Pourawa. - Nouméa : L'Herbier de feu ; Grain de sable, 2006. - 107 p. : ill. ; 23 cm.
ISBN 2-913320-22-8
NOTE DE L'ÉDITEUR : Les poèmes de Denis Pourawa ont été inspirés des photographies de Tokiko ayant fait l'objet d'une exposition au Centre culturel Tjibaou en 2003. Pendant les évènements de 1984 et 1988, des maisons furent incendiées puis abandonnées. Par la suite, des groupes de jeunes Kanak prirent possession des lieux. Les murs furent couverts de dessins, graphiti et textes. Tokiko photographia ces endroits de violence, de mort, de désespoir, de lutte et Denis écrivit des poèmes redonnant leur sens à ces « mots des murs ».

Tokiko (Laurence Viallard) est née à Toulouse en 1965 ; elle passe sa jeunesse en Nouvelle-Calédonie et revient à Toulouse faire des études d'arts appliqués. De retour à Nouméa, elle fonde en 1994 les éditions Grain de sable.

Originaire de la tribu de Bwëërawa-Mérénémé, Denis Pourawa est né à Nouméa en 1974 ; il est, avec Paul Wamo, l'un des poètes les plus prometteurs de sa génération.

FRÉDÉRIC OHLEN : La poésie peut-elle tout dire ? Pouvons-nous par des mots, des photos, tout explorer jusqu'à l'insupportable ? A-t-on ainsi décemment le droit de pénétrer dans ces ruines, de percer le secret de ces maisons détruites, d'esthétiser les traces qu'elles portent comme autant de blessures ?

Non sans doute si l'on veut s'évader, parler d'autre chose, tourner la page ; mais pour tous ceux qui souhaitent regarder le monde en face, la réalité, ou plus exactement ce que nous en faisons, est rarement décente. Il fallait toute la délicatesse de poètes ès lettres et images pour oser toucher (à) cela, le saupoudrer de fine terre humaine, ce livre qui n'est pas fait que de tessons et de cendres.

Duos de chocs, Tokiko et Denis auront parcouru, à pas feutrés, dans le respect de chacun, ce chemin périlleux pour évoquer ce qui gît derrière la brisure. Quête d'un sens qui ne serait plus celui du pur militantisme et des jugements à l'emporte-pièce. De quelle lumière éclairer désormais, en effet, ces « mots des murs » et cette misère qui persiste ? Pour nous répondre, l'écriture photographique et poétique devient alors, comme le dit avec bonheur Denis, non plus cet éternel art de l'esquive, mais une « longue marche qui apprend ».

EXTRAIT

S'évader
La première
Pensée
Marcher vers
Son passé
Sans peur
Et sortir
D'une forêt
Intérieure

Le milieu de l'effort est d'habiter cet espace en soi

p. 31

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • Denis Pourawa, « Téâ Kanaké : l'homme aux cinq vies » éd. bilingue français-paicî, ill. Eric Mouchonnière, Nouméa : Grain de sable, Centre culturel Tjibaou, 2003
     
  • Frédéric Ohlen, « Le marcheur insolent » images de Tokiko, Nouméa : Grain de sable, L'Herbier de feu, 2002
  • Frédéric Ohlen, « La lumière du monde » illustrations de Tokiko, Nouméa : Grain de sable, L'Herbier de feu, 2005

mise-à-jour : 20 novembre 2006

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