| archipel APXI-∏EΛAΓO : primitivement non ces innombrables grains de terre semés mais au contraire la vaste mer
comme si le sens s'était inversé (…)
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Archipel,
le premier des deux textes du recueil, commence en plein vol alors que
se déploient sur la mer les îles sans nombre qui bordent
la côte finlandaise. Au travers du hublot apparaît un monde
ignorant la mesure — assez vaste pour que les extrêmes qui bornent
par habitude la pensée s'y côtoient sans heurt :
jeunesse et vieillesse, nord et sud, rapidité et lenteur,
autrefois et à l'instant.
Vues du ciel les îles fixent l'attention, semblables à des nénuphars cernés de clair. Un bref instant plus tard, quand l'appareil glisse en faisant jaillir l'eau sous ses flotteurs, surgissent aulnes
sorbiers frissonnant à peine et ces longues herbes comme des
plumes roses formant de loin des nuages estompés pastel.
Formes
et couleurs se suivent et se font écho, comme l'amerissage d'un
jour suscite l'évocation de l'abordage hier des moines fanatiques déchaux venus d'où construire ici un sanctuaire de blocs roses lilas bistre cyclamen.
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