Jacques de Cazotte

L'Irlande entre indépendance et révolution : Edward Fitzgerald (1763-1798), Wolfe Tone (1763-1798)

Maisonneuve & Larose

Paris, 2005

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Irlande
parutions 2005
L'Irlande entre indépendance et révolution : Edward Fitzgerald (1763-1798), Wolfe Tone (1763-1798) / Jacques de Cazotte. - Paris : Maisonneuve & Larose, 2005. - 206 p. : carte ; 24 cm. - (Espace du temps présent).
ISBN 2-7068-1925-1

NOTE DE L'ÉDITEUR : Depuis les Celtes jusqu'aux temps modernes, l'Irlande a été le lieu privilégié de combats incessants dans lesquels la religion a joué un rôle majeur. De tous temps, catholiques et protestants s'y déchirent. Mais c'est au XVIIIe siècle, sous l'influence des révolutions américaine et française, que ce pays tente de trouver son indépendance dans une révolution écrasée par l'Angleterre.

Deux protestants incarnent cette lutte et les idées qui la sous-tendent.

L'un est nourri des théories de John Locke, l'autre un fervent admirateur de Jean-Jacques Rousseau. Le premier, Wolfe Tone, est issu d'un milieu modeste. Avocat et intellectuel, il veut réformer la constitution pour permettre à ses compatriotes catholiques et presbytériens d'avoir les mêmes droits. Il se bat pour l'indépendance économique et politique de son pays.

Le second, Edward Fitzgerald, artistocrate et militaire, veut libérer l'Irlande par les armes et renvoyer les Anglais dans leur île. Il n'a qu'un but : faire de son pays une république. Dans ce combat, il abandonnera privilèges, titres, confort et pour finir y perdra la vie.

L'un comme l'autre meurent en 1798. La biographie alternée de ces deux hommes est au cœur de ce livre qui montre comment leurs combats contenaient en germe ceux de l'Irlande d'aujourd'hui.

EXTRAITS

En 1773, Art O'Leary, membre d'une des dernières familles nobles catholiques d'Irlande, est assassiné par un Anglais envieux qui convoitait son cheval. Le jeune Irlandais était officier de la reine Marie-Thérèse d'Autriche, il ne pouvait pas l'être dans son pays car il était catholique. L'Anglais lui avait offert le prix ridicule de cinq livres pour son superbe animal. La loi interdisait à un catholique de posséder un cheval d'une valeur supérieure à ce prix. O'Leary avait refusé, l'Anglais l'avait tué. Dans un beau poème, sa veuve Eileen O'Connell a chanté la mort de son bel époux, brave et généreux.

Fitzgerald ressemble à ce héros de légende, séduisant, courageux et à la fois résigné à un échec possible.

p. 81
Le procès [de Wolfe Tone] a lieu le 10 novembre [1798] devant un tribunal militaire. Les tribunes du public sont remplies d'Irlandais loyaux à l'Angleterre. Provoquant, Tone apparaît en grand uniforme bleu de général français avec épaulettes dorées et porte un tricorne avec des galons d'or et, suprême insulte à l'Angleterre, la cocarde tricolore. Il plaide coupable, refuse l'accusation de traître et prend la parole :
« … L'objectif de ma vie, dit-il, a été l'indépendance de mon pays, j'ai pour cela sacrifié ce qu'un homme a de plus cher. J'ai vécu dans une pauvreté digne … J'ai défié les difficultés et le danger. J'ai accepté l'exil et la servitude. Je me suis exposé à la fureur des océans et au feu de l'ennemi. Après un combat honorable, qui aurait du toucher les sentiments d'un adversaire généreux, j'ai été promené au travers du pays dans les fers pour la honte de celui qui l'a commandé. J'ai même sacrifié ma femme et mes enfants et je suis prêt à donner ma vie … Tout ce que j'ai dit et pensé au sujet de l'Irlande je le répète. Je regarde ses relations avec l'Angleterre comme sa ruine. J'ai essayé par tous les moyens de rompre ces liens. J'ai travaillé à créer le peuple d'Irlande en voulant élever trois millions de mes compatriotes aux rangs de citoyens …
Si la guerre a dégénéré dans un système d'assassinats, de massacres et de pillages, je le regrette infiniment … J'ai suivi la direction qu'avait prise Washington qui a réussi et de Kosciusko qui n'avait pas réussi. Je n'ai tenté que d'établir l'indépendance de mon pays … »

pp. 200-201
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • Marianne Elliott, « Wolfe Tone : prophet of Irish independence », New Haven (Conn.) : Yale university press, 1989
  • Marianne Elliott, « Wolfe Tone », Liverpool : Liverpool university press, 2012
  • Stella Tillyard, « Citizen lord : Edward Fitzgerald, 1763-1798 », London : Chatto & Windus, 1997

mise-à-jour : 5 janvier 2021

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