Marie-Ange Sebasti

Presqu'une île

La Marge Éditions

Ajaccio, 1997

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Méditerranée
Presqu'une île / Marie-Ange Sebasti ; préface de Charles Juliet. - Ajaccio : La Marge, 1997. - 55 p. ; 17 cm. - (San Benedetto).
ISBN 2-86523-120-8
Marie-Ange Sebasti dialogue en mesure avec son île à l'altière beauté — exposée aux dangers de l'extérieur et à ceux encore plus menaçants qui couvent en son sein. L'arrachement consenti, pour un temps au moins — Reprends ton souffle / dans le terrier de l'exil — avive la tension, tourmente la blessure, mais il n'est pas interdit de vendanger / sur le terreau des naufrages.
CHARLES JULIET : En des poèmes elliptiques, à voix retenue, Marie-Ange Sebasti nous parle de son amour pour la Corse, cette terre où vivent ses racines, et à laquelle elle est à ce point attachée que pour elle ailleurs n'existe pas. Mais l'île est une île meurtrie : envahie, dépossédée de sa solitude, elle est livrée aux camelots, tandis que crépitent les mots de l'orage et que la vendetta se poursuit.

En écho à ces tristes circonstances, à ces malheurs, une plainte étouffée entretient en ces vers une sourde vibration. Mais il arrive que cette plainte émane d'une douleur plus intime : Elle figurait éperdument / dans le chœur des pleureuses // depuis qu'elle n'avait pu mettre au monde / la joie // qu'elle avait violemment / conçue dans son cœur.

Surcroît d'amertume : il faut quitter l'altière beauté — celle des montagnes, des torrents, des champs d'oliviers, des plages — et vivre enfouie dans le terrier de l'exil. Écrire permettra alors de vaincre le noir, de combler le manque, de conjurer l'attente. L'attente de se retrouver à Sartène, au cœur du monde.

Poèmes âpres, tendus, abrupts. A l'image de cette île qui, jour après jour et d'une voix rauque, invite Marie-Ange à prendre la voie du retour.

Préface, p. 7

EXTRAITS

Si je tourne le dos
à la mer

qui pourra se fier
à mes passerelles ?

p. 14
Les camelots
ont installé leurs mots

là où s'agrandissait
le périmètre des légendes

p. 42
Que reste-t-il après
une colère de longs couteaux
lacérant la lumière d'un espace paisible
planté
au bord des mondes ?

Presque
une île

p. 24
Quand les îles pouffent de rire
elles s'en vont à la dérive
vers de vieux continents gloutons

Aussi préfèrent-elles
s'obstiner

A ne pas décolérer

p. 37
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Presqu'une île », Alata : Colonna édition (Poésie), 2010
  • « Haute plage [suivi de] Permis fluvial », Lyon : Jacques André (Poésie XXI), 2011
  • « Venise février » avec des photographies de Monique Pietri, Lyon : Jacques André (La Marque d'eau), 2010
  • « Bastia à fleur d'eau » avec des photographies de Monique Pietri, Lyon : Jacques André, 2008
  • « Villes éphémères » avec des photographies de Monique Pietri, Lyon : Jacques André, 2007
  • « Corse, dans le chalut des jours » avec des photographies de Monique Pietri, Forcalquier : Éd. de l'Envol, 2001
  • « Paroles pour une île », Paris : Promotion et édition, 1967

mise-à-jour : 19 mars 2013

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