Juifs en terre d'Islam :
les communautés de Djerba / Lucette Valensi et Abraham
L. Udovitch ; photographies de Jacques Pérez. - Paris :
Éd. des Archives contemporaines, 1984. - 182 p. :
ill. ; 28 cm. - (Ordres sociaux).
ISBN 2-903928-05-03
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NOTE DE L'ÉDITEUR : Les communautés juives du Maroc,
d'Algérie et de Tunisie, naguère nombreuses et
actives, ont disparu en moins d'un siècle, soit par assimilation
à la culture française, soit par émigration.
Seules survivent les deux communautés de Djerba. Seules,
elles ont réussi à préserver et à
reproduire leurs institutions sociales et religieuses, à
s'adapter aux réalités changeantes du monde qui
les entoure tout en conservant leur identité culturelle.
Ce livre décrit la vie
et l'histoire de deux villages juifs de Djerba et les paradoxes
de leur longue existence. Pourquoi et comment ont-ils été
capables de résister à l'assimilation et à
l'émigration ? Pourquoi et comment sont-ils pleinement
juifs et en même temps si profondément enracinés
dans le milieu musulman maghrébin ?
Quoique l'analyse porte sur un
groupe ethnique réduit, ses implications touchent au problème
plus vaste des relations entre Juifs et Arabes aujourd'hui.
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MARCEL FOURNIER : Fruit d'une recherche sur le terrain effectuée dans l'île de Djerba en Tunisie, Juifs en terre d'Islam
est une monographie d'une rare qualité, résultat d'une
belle histoire d'amour : amour d'une anthropologue d'origine
tunisienne pour un historien d'origine canadienne ; amour aussi de
deux intellectuels juifs, l'une professeure à Paris, l'autre
professeur à Princeton, pour ces derniers « juifs
arabes ». Tout en réunissant les compétences
linguistiques requises pour avoir accès tant à la haute
culture qu'à la culture populaire des communautés
étudiées, les deux auteurs associent les méthodes
de l'histoire et de l'ethnologi pour « comprendre le
paradoxe d'une communauté si intensément juive, si
complètement juive, et en même temps si
profondément intégrée dans son environnement
nord-africain et musulman » (p. 175). Le choix de
Djerba est d'autant plus pertinent que cette Jérusalem d'Afrique
constitue, selon la légende locale, « la plus
ancienne communauté de la diaspora » et qu'elle est
devenue un « centre éminent d'enseignement de la loi
et de respect sans compromis des préceptes
religieux » (p. 16).A plus d'un égard,
Djerba représente une énigme : comment les juifs
djerbiens ont-il été capables de conserver leurs
institutions, de s'adapter à des changements fondamentaux tout
en conservant leur identité collective ? Valensi et
Udovitch son amenés à approfondir l'analyse des relations
entre ethnicité, religion et activités sociales et
économiques.[…]➝ Anthropologie et Sociétés, vol. 11, n° 2, 1987 — le compte-rendu peut être consulté et téléchargé sur le site de la revue.
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE
- « The
last Arab Jews : the communities of Jerba, Tunisia »,
London, New York : Harwood academic, 1984
- Lucette Valensi, « Venise et la Sublime Porte : la naissance du despote », Paris : Hachette (Textes du XXe siècle), 1987 ; Hachette (Pluriel), 2005
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mise-à-jour : 19 mars 2013 |
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