Kate Atkinson

Sous l'aile du bizarre

Éd. de Fallois

Paris, 2000
bibliothèque insulaire
   
des femmes et des îles

parutions 2000

Sous l'aile du bizarre / Kate Atkinson ; trad. de l'anglais par Jean Bourdier. - Paris : Éd. de Fallois, 2000. - 363 p. ; 23 cm.
ISBN 2-87706-382-8

NOTE DE L'ÉDITEUR : Sur une île désolée de la côte écossaise, Effie Andrews — qui est peut-être Euphemia Stuart-Murray — fait à sa mère Nora le récit de sa vie d'étudiante à l'université de Dundee, tout en la pressant de questions sur ses véritables origines. Nora, de son côté, gratifie sa fille d'une chronique familiale aussi insolite que mouvementée, prenant souvent des allures mythiques, mais dont les zones d'ombre se font de plus en plus inquiétantes, oppressantes.

Réjouissante peinture de la vie d'une université de deuxième ordre, avec ses professeurs pompeusement monomanes et ses étudiants ignorants et abouliques, cette chronique prend en effet, sous ses allures échevelées et derrière ses rebondissements à la Lewis Carroll, l'aspect d'une satire que l'on pourra souvent juger féroce mais dont la verve joyeuse ne se dément jamais et dont bien des traits sonnent terriblement vrai.

Mais, dans le récit d'Effie comme dans celui de Nora, le mystère est toujours présent et les questions se bousculent et se catapultent. Quelle est la femme mystérieuse qui suit pas à pas Effie dans la nuit hivernale de Dundee ? Pourquoi un détective privé nommé Chick apparaît-il toujours à point nommé sur son chemin ? Et qu'est devenu le chien jaune soudain survenu et aussi vite disparu ?

PASCALE FREY : […]

Sous l'aile du bizarre, le bien nommé, jongle avec plusieurs récits. La conversation-confession entre Effie et sa mère d'abord, qui se tient sur une île écossaise. […] Au cours de [cette] discussion, Effie se souvient des années 70 à l'université de Dundee, deuxième histoire. Mais Effie, qui est aussi une aspirante romancière, décide d'entrer en littérature avec un polar : troisième histoire.

[…]

Lire, Mai 2000 [en ligne]
EXTRAIT

Je suis rentrée au bercail — si l'on peut dire, car je n'ai jamais vécu ici. Ma vie est tout entière faite d'énigmes. Je me trouve aussi à l'ouest qu'on peut l'être — entre ici et l'Amérique, il n'y a que l'océan. Je me trouve sur une île dans cet océan — une poignée de tourbe et de bruyère hérissée de chardons, invisible de la lune. L'île de ma mère. Nora dit que ce n'est pas son île, que l'idée de la possession de la terre est absurde, en plus d'être politiquement incorrecte. Mais, qu'elle le veuille ou non, elle est impératrice de tout ce qu'elle peut découvrir autour d'elle. Bien qu'il s'agisse principalement d'eau.

Nous ne sommes pas seules. L'endroit est envahi de bestiaux sauvages écossais particulièrement robustes, mammifères au cuir épais et oiseaux mal intentionnés qui ont reconquis l'île maintenant que les hommes ont tous fui vers le confort de la terre ferme. Nora, toujours animée par l'esprit de contradiction, a opéré le mouvement inverse et fui le confort de la terre ferme pour s'installer sur cette île abandonnée. Quand nous parlons de la terre ferme, nous ne voulons pas toujours dire le continent. Nous voulons souvent dire une île voisine, plus grande que la nôtre, tant notre monde est rétréci.

pp. 18-19

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Emotionally weird », London : Doubleday, 2000
  • « Sous l'aile du bizarre » trad. de l'anglais par Jean Bourdier, Paris : Librairie générale française (Le Livre de poche, 15234), 2002
site internet de Kate Atkinson

mise-à-jour : 28 novembre 2022

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