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Les jours Kaya / Carl de Souza. - Paris : L'Olivier, 2000. - 123 p. ; 21 cm.
ISBN 2-87929-257-3
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NOTE DE L'ÉDITEUR : Île Maurice, février 1999. Un chanteur
rasta est arrêté pour avoir fumé un joint
en public. Sa mort en garde à vue, inexpliquée,
provoque des émeutes d'une ampleur sans précédent.
Tel est le contexte de ce récit surprenant, où
la prose la plus réaliste plonge dans un monde d'images
violentes et oniriques.
Ram et sa sœur, Santee, vivent avec leur
mère dans un village hindou. Ce jour-là, Ram ne
rentre pas. Santee part à sa recherche dans la « grande
ville », Rose-Hill. Au cours de son errance, envoûtée
par les détonations, les cris, le chaos, elle s'enfonce
dans la nuit. Et dans le monde des adultes.
Au-delà des tensions ethniques,
dont il trace le diagramme avec précision, Carl de Souza
serre au plus près l'humanité de ces êtres
abandonnés de tous et nous fait accéder à
un monde qui ne connaît plus de limites.
❙ Carl de Souza est né à Rose-Hill
en 1949. Après des études de biologie, achevées
à l'université de Londres, il enseigne plusieurs
années. Il prend en 1995 la direction du St. Mary's College
à Rose-Hill. Depuis 1986, il écrit régulièrement
dans des revues ou des collectifs.
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VÉRONIQUE BONNET : […]
…
la description minutieuse et tout à la fois hallucinée de
Rose-Hill introduit le lecteur dans un univers au sein duquel, à
l'instar des précédents romans (Le sang de l'Anglais, La maison qui marchait vers le large)
est questionné le contact parfois rude entre des individus et
des cultures mis en contact par la colonisation et
déchirés par les crises post-coloniales.
[…]
☐ Note de lecture, Notre Librairie | 143 | Janvier-Mars 2001 | Littératures insulaires du Sud | p. 143
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| EXTRAIT |
Le
casino ? Personne ne manifesta d'étonnement, assis sous la
varangue de la boutique, rien ne pouvait les atteindre, la ravane
s'enfla pour le leur rappeler. Il y a une maison de jeu au bas de la
rue Prince-de-Galles, mais peut-être qu'elle est
fermée ? La fille indiqua la direction et ils reprirent
leur musique là où ils l'avaient laissée avec plus
d'acharnement. Santee s'en alla, la fille avait dit de compter cinq
rues. Il ne fallait pas se tromper cette fois, elle n'avait pas
d'excuse, chaque croisée était éclairée au
néon. Mais quand, à la deuxième, elle se retourna
pour vérifier, elle s'aperçut qu'elle avait la nuit aux
trousses, une nuit silencieuse, une marée noire qui
effaçait tous les carrefours. Deux hommes la suivaient,
deux ? Elle entendait les voix, des voix sereines mais
déterminées, des voix qui marchaient au même rythme
qu'elle, une saccade dans le ton à cause d'une pierre
lancée au néon d'un réverbère. Ils
faisaient mouche à chaque fois. Santee se mit à courir
pour rester dans la lumière. Des maisons, elle pouvait entendre
la télévision qui donnait les nouvelles du temps. Les
caractéristiques d'un faible anticyclone sur les Mascareignes
ânonnées par une speakerine, c'était donc le
climat, Santec se dit qu'il y avait finalement une logique au monde de
Ram qui pouvait expliquer les détonations qu'on entendait au
loin, ce n'était que de l'orage, quoique cela ne
ressemblât en rien aux éclats de tonnerre contre la
montagne Mulâtresse à Bienvenue, de vifs rougeoiements
dessinaient le faîte des arbres, les éclairs peuvent
prendre cette teinte, se dit-elle, c'est l'électricité
dans l'air, encore plus en terre de Ram. Elle aperçut une route
principale, assez vive — le casino ne devait plus être loin.
☐ p. 20 |
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| COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE | - « Le sang de l'Anglais », Paris : Hatier, Agence de coopération culturelle et technique, 1993
- « La maison qui marchait vers le large », Paris : Le Serpent à plumes, 1996, 2001
- « La tififi Citronnelle
qui n'entendait que le vent dans les champs de cannes » ill.
de Danièle Hitié, Vanves : Edicef ; Port-Louis
(Maurice) : Vizavi, 1999
- « Ceux qu'on jette à la mer », Paris : L'Olivier, 2001
- « En chute libre », Paris : L'Olivier, 2011
| | Sur le site « île
en île » : dossier Carl de Souza |
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| mise-à-jour : 29 mars 2018 |
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