NOTE DE L'ÉDITEUR : Il n'y a pas « une »
mais « des » îles de Ré. Chaque
endroit, chaque marais, chaque village, chaque port, chaque plage,
possède son histoire, son passé. Et toutes ces
histoires ont forgé, siècle après siècle,
le caractère des Rétais.
À travers ce livre, vous
allez pénétrer dans la vie d'une population qui
a toujours su s'adapter à ce petit bout de terre entre
ciel et mer pour vivre coûte que coûte, à
coup de patience et de courage, travaillant la terre et s'appuyant
sur les ressources de l'océan.
Pêcheur, sauveteur en mer,
saunier, viticulteur, ostréiculteur, agriculteur ou encore
gardien de phare, tous ont accepté de répondre
aux questions des deux auteurs : Monique Cohéléach'h-Porzio
et Michel Cordebœuf afin d'inviter le lecteur au plus profond
de leur vie et en lui offrant en complément de nombreuses
photographies inédites extraites de leurs albums personnels.
Page après page, au fil
des lignes, dans ces témoignages, certains retrouveront
des souvenirs alors que d'autres changeront leur regard sur « l'île
de lumière ».
❙ Sociologue, Monique Porzio-Cohéléach'h
a toujours été passionnée par les relations
humaines et le travail sur la mémoire. Travaillant aujourd'hui
dans le domaine de la communication, elle ne perd jamais une
occasion de retourner enquêter sur le terrain pour recueillir
des témoignages. Ce livre s'inscrit dans la continuité
de sa maîtrise de sociologie sur l'Île de Ré,
réalisée en 1989, sous la direction de Paul Molinari,
à la faculté de Lettres et Sciences Humaines de
Nantes.
❙ Michel Cordebœuf est chanteur
et auteur de plusieurs ouvrages de terroir ou à destination
du jeune public. Il partage son temps entre l'écriture
et le spectacle où il mêle l'image, la musique,
la chanson, la poésie et offre son plaisir de lire à
tous les auditoires lors de lectures spectacles.
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EXTRAIT |
Maintenant,
nous bénéficions du pont. J'avais fait demander dans les
réunions du conseil municipal que nous nous prononcions sur ce
sujet. Moi, j'ai voté pour ! Ce qui m'avait marqué,
c'était que certaines personnes étaient
décédées sur l'île, faute d'avoir
été transportées à l'hôpital assez
rapidement.
Autrefois, quand nous allions au théâtre à La
Rochelle avec ma femme — car elle adore le théâtre
—, nous étions obligés de prendre une chambre, car
il n'y avait plus de bateau pour rentrer. J'ai ensuite beaucoup
apprécié quand je réparais les tracteurs et que
j'avais besoin d'une pièce de faire l'aller et retour à
La Rochelle en peu de temps !
Ceux qui venaient du continent ne se rendaient pas compte de la vie des
gens qui vivaient sur l'île, alors coupés du reste du
continent. Moi, je trouve le pont très intéressant, nous
pouvons aller et venir, de jour comme de nuit, sans avoir à nous
préoccuper de quoi que ce soit.
— Dans ce sens-là, notre vie a bien évolué !
☐ Marius (agriculteur et viticulteur, Ars-en-Ré), pp. 249-250 |
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