Somb / Max Monnehay. - Paris : Seuil, 2020. - 294 p. ; 22 cm. - (Cadre noir). ISBN 978-2-02-144596-1
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| — Tu te punis, alors ? C'est pour ça que tu travailles avec des meurtriers et des violeurs ?
☐ p. 19 |
NOTE DE L'ÉDITEUR :
Victor Caranne est psychologue en milieu carcéral. Chaque jour
il emprunte à moto le long pont qui relie le continent à
l'île de Ré pour rejoindre la Citadelle, fortification
reconvertie en prison. Chaque jour il écoute des détenus
lui confier leurs fantasmes les plus abjects, leurs crimes les plus
atroces. Ils n'ont rien à craindre : les menottes de
Caranne se nomment secret professionnel.
La découverte
d'un corps, sur la grève d’une plage proche de sa villa,
va soudain bouleverser sa vie. C'est, pour lui, une perte immense.
Caranne va devoir replonger dans un passé qu'il faisait tout
pour oublier. Et les certitudes qu'il avait sur sa vie vont, une
à une, s'effondrer.
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Max Monnehay est née en 1980 à Beauvais.
Après
des études de lettres, elle entre au cours Florent
qu'elle quitte rapidement pour se consacrer à la
littérature.
Elle est l'auteure de plusieurs romans et nouvelles, parmi lesquels Corpus Christine, Prix du premier roman 2006, et Géographie de la Bêtise, publiés au Seuil. |
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EXTRAIT |
L'île
de Ré, surnommée Ré la Blanche en raison de la
teinte de ses maisons traditionnelles, s'étire d'est en ouest
sur presque vingt-cinq kilomètres. Une légende raconte
que Ré serait une survivante : de terribles séismes
auraient englouti la cité romaine d'Antioche, n'épargnant
que deux territoires. Deux îles sœurs, Ré et
Oléron. J'aime cette légende. J'ai un faible pour les
survivants.
J'entrai dans Saint-Martin, notant comme chaque jour
l'absence totale de signalisation de la prison, décidée
en son temps afin de satisfaire les intérêts touristiques
de l'île. Cette initiative m'a toujours semblé une
manière de déni, une façon assez puérile de
planquer la poussière sous le tapis. Il en découle une
drôle d'atmosphère, avec des vacanciers à
vélo longeant les murs de la prison sans savoir que
derrière évoluent plus de quatre cents détenus,
pour la plupart des criminels violents et récidivistes, et
l'été des familles en maillot de bain qui
s'ébaudissent dans l'océan, sur la plage de la Cible,
à un jet de flèche de la Centrale.
☐ p. 30 |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
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mise-à-jour : 14 janvier 2021 |
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