L'océan Indien ou plus spécialement
les îles du Sud-Ouest de l'océan Indien : La Réunion,
Madagascar, Maurice, les Comores, les Seychelles et Mayotte demeurent
encore une terre inconnue du lectorat littéraire francophone.
Pourtant ces îles liées par une longue histoire
d'exils et de déportations possèdent un riche patrimoine
littéraire toujours fertile.
La première base est celle des littératures
traditionnelles inhérentes, par ordre d'ancienneté,
d'une part aux cultures malgaches et comoriennes, de l'autre
après le XVIIe siècle, date de peuplement des Mascareignes,
au monde créole. Ces cultures traditionnelles sont orales
et ont été transcrites depuis l'époque coloniale
par des chercheurs ou des écrivains.
La seconde strate est celle des littératures
au sens moderne et occidental du terme qui sont nées à
l'époque coloniale de la rencontre entre les colons et
les îles, puis des peuples qui les ont constituées
ou qui s'y sont constitués avec le monde du livre et de
l'écrit.
La Réunion a émergé
précocement dans la tradition littéraire moderne
et a pu être dénommée au début du
XIXe siècle l'île des poètes. Elle
aura en effet suscité les vocations de poètes nationaux
comme Evariste de Parny, Bertin, Lacaussade et Lecomte de Lisle.
Les prosateurs sont venus un peu plus tard avec Georges Azema,
Hoat et Dayot et surtout Marius-Ary Leblond. On retrouve le même
mouvement à Maurice où les poètes précèdent
les prosateurs.
Le XXe siècle verra l'émergence
de poètes de première importance : J.J. Rabearivelo
et J. Rabemananjara à Madagascar ; Boris Gamaleya, Jean
Albany et Jean Azema à La Réunion ; R.E. Hart,
Marcel Cabon et Malcolm de Chazal à Maurice.
Le dernier mouvement sera l'émergence
des auteurs écrivant en créole comme Dev Virasahwny
à Maurice, Axel Gauvin, Daniel Honoré, D. Waro,
G. Pounia ou C. Marimoutou à Maurice, tandis que des figures
majeures du roman ont pu être reconnues en France et dans
la francophonie, comme Le Clézio, Jean Lods, J.F. Sam-Long,
Axel Gauvin, Michelle Rakotoson, etc.