L'île a de tout temps fasciné
les hommes. Cependant aujourd'hui, il s'agit d'autre chose que
d'une curiosité pour un espace peu ordinaire isolé
par les eaux ou d'une simple recherche de nature océane
exprimée dans sa plus grande pureté. C'est un véritable
désir d'île qui pousse nos sociétés
occidentales vers ces lieux exigus et extrêmes.
En marge d'un monde qui s'uniformise, les
petites terres insulaires, par la richesse et la complexité
de leurs cultures passées et présentes réapparaissent
sur le devant de l'espace géographique des continentaux
d'aujourd'hui car elles répondent à un immense
besoin contemporain de réapprivoiser le temps, de recréer
des territoires de vie, de retrouver des communautés.
L'île, pour ceux qui en sont issus,
pour ceux de l'extérieur qui tentent de s'y ancrer, comme
pour les passants d'un jour qui en rêvent toute une année,
c'est l'unité retrouvée. Modèle réduit
du monde, l'île rassure et fascine.
Les petites îles de l'Ouest Français
témoignent des transformations profondes de l'effet de
lieu à notre époque. Elles illustrent à
leur façon, une forme de retour au local. Désormais
moins isolées, modernisées et mieux reliées
au continent, elles ont perdu en insularité mais elles
ont considérablement gagné en îleité,
en force d'attraction et d'imaginaire ; puisqu'à une logique
économique classique, s'est peu à peu substituée
une logique du symbole et du mythe qui à nouveau conduit
les hommes vers elles et alimente l'esprit de création
de ceux qui y vivent et de ceux qui les fréquentent.