NOTE DE L'ÉDITEUR : Polynésia, l'odyssée d'un rêve est une trilogie construite sur trois époques qui s'alternent pour finalement se rejoindre dans une dimension onirique.

Première époque, au début de notre ère, le roman relate les aventures et les espoirs d'un peuple, premiers migrants de Polynésie embarqués sur une grande pirogue double océanienne en quête de la terre rêvée.

À l'époque contemporaine, nous suivons le voilier d'un couple passionné de navigation croisant sur les eaux paradisiaques du Pacifique. L'exotisme va céder la place à l'étrange et la croisière prendre une dimension surprenante.

Enfin, immersion dans les temps futurs et l'univers scientifique, au LI^ème siècle, à bord de gigantesques vaisseaux stellaires transitant d'une galaxie à une autre. La quête d'informations sur les anciens terriens amènera le personnage principal à faire une prodigieuse découverte qui pourrait influer sur l'avenir de l'espèce humaine.

Polynésia, l'odyssée d'un rêve est une vaste et superbe épopée des temps anciens et futurs qui se veut aussi une réflexion sur la mémoire, le temps et le rêve. Jean-Pierre Bonnefoy, scientifique, spécialiste en interprétation d'images et intelligence artificielle, actuellement professeur à l'Université de Polynésie française, signe un hymne fastueux à la Polynésie, à la mer et à la navigation.

EXTRAIT

AngKor revient insensiblement à une observation plus cohérente. Il se concentre alors sur une vue qui le bouleverse. C'est un bateau en bois à deux coques. Il possède deux étranges et gigantesques ailes. On dirait des ailes d'oiseau, se dit AngKor, mais ça ne vit pas, ça ne bouge pas. Pas vraiment des ailes. A quoi cela peut-il servir ? Deux grandes ailes maintenues immobiles dans les airs par des filins tout autour. Et puis il voit trois petites habitations, très rudimentaires, autour desquelles il y a un groupe d'hommes, de femmes et d'enfants. Ils sont presque nus et les combinaisons qu'ils portent sont très réduites, autour de leurs reins uniquement. Elles ont des couleurs uniformes et ternes et elles sont déchirées. Le bateau avance sur de l'eau assez calme. Mais comment cette machine avance-t-elle ? Il se rend compte que ce n'est pas en regardant ce type d'image qu'il trouvera la solution de ce mystère. Il doit y avoir une explication rationnelle et il vaudrait mieux regarder ailleurs. Dans l'image, il y a autre chose et là, il ne comprend pas bien ce qu'il voit. Les hommes et les femmes, comme les enfants d'ailleurs, regardent tous dans la même direction. A droite du bateau, quelque chose sort de l'eau avec beaucoup de remous. Une espèce de monstrueuse forme courbe de couleur grise ou bleue. Elle paraît se tordre dans un effort vain pour émerger d'une eau qui la retient pourtant. Vers le haut, de chaque côté, elle montre curieusement, comme le bateau, des espèces d'ailes effilées. AngKor pense à deux bras qui se tendraient vers l'espoir. Sur le bateau, ils sont groupés pour regarder ce qui pourrait être un animal. AngKor sait parfaitement que, il y a plusieurs milliers d'années, la Terre n'abritait pas seulement que des humains. Des animaux y vivaient et même en liberrté croit-il ! Mais, dans les eaux des océans, d'aussi monstrueuses créatures étaient-elles également présentes ? Il faut qu'il poursuive cette piste. ☐ pp. 216-217