MISE-À-JOUR : 27 JANVIER 2010 |
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| TREMBLEMENT DE TERRE EN HAÏTI | | | Max Rippon, « Rékòt, brisures de mots », Pointe-à-Pitre, 1996 | Max Rippon, « Marie la Gracieuse », Pointe-à-Pitre, 2002 | Max Rippon, « Le dernier matin », Pointe-à-Pitre, 2003 |
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CATAPLASME
Les hasards d’un commerce cupide Nous ont fait germer sur des rives distantes Nous, long lasso d’îles chevauchant les failles profondes Tétons hérissés dans les turquoises caraïbes Te voilà Haïti Toma Sœur blessée Terre lardée Linceul césarisé à vif Si je devais parler de toi encore Jumelle aride tant de fois éprouvée J’épouserais le plus infime battement de ton cœur Pour essorer tes plaintes résignées Avec mon drap trop vieux, de hardes remisées Les hasards de ce commerce cupide et honteux Ont fait partition de terres soumises Et ton sol tant de fois mis à rude partie De sang asséché depuis si longtemps S’est laissé briser en une seule semonce à sept degrés décomptés Si je devais alors Dire ma part de souffrances Quand tes tripes le soir S’étalent à même les flancs des coulées cathodiques Je me ferais fils de Toma chérie Délitant mes douleurs dans les rizières silencieuses de l’Artibonite inconsolée Je me ferais messager vagabond des guerriers aphones Pour chambouler la sieste des puissants Je me voudrais buvard multiple, docile et poreux Pour éponger tes larmes Pour partager tes doutes et lever tes inquiétudes J’interrogerais les lendemains lointains plongés dans la gorge des horizons Pour donner à tes jours le meilleur du brillant des soleils Je fermerais les yeux aux assauts des midis grondants Pour t’inventer des aubes qui esquivent l’engourdissement du dernier angélus
Une parole pour Haïti, janvier 2010 — Max Rippon |
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