Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française / [textes choisis et présentés par] Léopold Sédar Senghor ; avant-propos de Charles-André Julien ; précédés d'Orphée Noir par
Jean-Paul Sartre. - Paris : Presses universitaires de France,
2015. - XLIV-227 p. ; 21 cm. - (Quadrige, 7). ISBN 978-2-13-065305-9
|
| Et maintenant, chantent les Nègres !
Léopold Sédar Senghor, Introduction, p. 2 |
NOTE DE L'ÉDITEUR :
Cette anthologie fut publiée pour la première fois en
1948 à l’occasion du centenaire de la Révolution de
1848 et de la publication des décrets abolissant
définitivement l’esclavage et instituant
l’instruction gratuite et obligatoire dans les colonies.Dans un texte préliminaire, Orphée Noir, lu
et discuté avec passion, notamment aux Etats-Unis, Jean-Paul
Sartre témoigne avec lyrisme de
« l’éminente dignité de la
négritude » et analyse l’importance
littéraire mais aussi politique de cette Anthologie 1, dont
les œuvres apportent « leur contribution à
l’humanisme français d’aujourd’hui, qui se
fait véritablement universel parce que fécondé par
les sucs de toutes les races de la terre ». 1. | Tous
les poèmes de ce livre (sauf ceux qui ont été
écrits en Afrique) nous offriront la même
géographie mystique. Un hémisphère ; au plus
bas, selon le premier de trois cercles concentriques, s'étend la
terre de l'exil, l'Europe incolore ; vient le cercle
éblouissant des Iles et de l'enfance qui dansent la ronde autour
de l'Afrique ; l'Afrique dernier cercle, nombril du monde,
pôle de toute la poésie noire, l'Afrique
éblouissante, incendiée, huileuse comme une peau de
serpent, l'Afrique de feu et de pluie, torride et touffue, l'Afrique
fantôme vacillant comme une flamme, entre l'être et le
néant, plus vraie que
les « éternels boulevards à flics »
mais absente, désintégrant l'Europe par ses rayons noirs
et pourtant invisible, hors d'atteinte, l'Afrique, continent imaginaire. — Jean-Paul Sartre, Orphée Noir, p. XVI |
|
RENÉ DEPESTRE : Le texte Orphée noir, l'un
des plus connus et des plus controversés de Sartre, avait paru
en préface à un choix de poèmes africains,
caribéens, malgaches, établi par Léopold
Sédar Senghor. Ce fut l'événement
esthétique, culturel, moral de l'année 1948. Avec le
recul, Orphée noir a
pris la hauteur d'un fait sacré de civilisation. Pour la
première fois dans l'histoire de l'Occident colonisateur, un
philosophe « blanc », comparable à Spinoza
ou à Nietzsche, avait osé briser les tabous de la vieille
anthropologie de l'époque coloniale, pour immerger
viscéralement son magistère européen dans la
tragédie historique des Afriques et des Amériques noires.
On
était à mille lieues du ronronnement frileux et ambigu
des écoles anthropologiques. C'est que le colonialisme avait
précocement écœuré le génie
sartrien ; c'était à ses yeux l'abjection
suprême de son temps, malgré l'élitisme qui avait
aidé l'enfant « Poulou » du lycée
de La Rochelle et des meilleures khâgnes de Paris à se
constituer en frère des humanités de la planète.
Le normalien Sartre avait traité en frères, originaires
d'une seule mère-terre-patrie, les Senghor, Césaire,
Damas, Roumain […].
☐ « Bonsoir tendresse, autobiographie », Paris : Odile Jacob, 2018 — pp. 189-190
|
SOMMAIRE |
Avant-propos, par Ch.-André Julien Orphée noir, par Jean-Paul Sartre Introduction, par Léopold Sédar Senghor
GUYANE
…
MARTINIQUE
- Gilbert Gratiant
- Étienne Léro
- Aimé Césaire
GUADELOUPE
HAÏTI
- Léon Laleau
- Jacques Roumain
- Jean-F. Brière
- René Belance
AFRIQUE NOIRE
…
MADAGASCAR
- Jean-Joseph Rabéarivelo
- Jacques Rabémananjara
- Flavien Ranaivo
|
|
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE | - « Anthologie
de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue
française » textes choisis et présentés
par Léopold Sédar Senghor, précédés d'un avant-propos de
Charles-André Julien et d'Orphée Noir par
Jean-Paul Sartre, Paris : Presses universitaires de France
(Colonies et empires, 5e Série, Art et littérature, 1),
1948
| → Hubert Tardy-Joubert, « Sartre et la Négritude : de l'existence à l'histoire », Rue Descartes — Revue du Collège international de philosophie | 2014/4 | 83 | pp. 36-49 → Daniel Maximin, « Sartre et Orphée noir »,
conférence de Daniel Maximin, dans le cadre de la table ronde
« Sartre et les Amériques », 7 juin 2013 → Fernando Lambert, entretien
recueilli par Moustapha Tambadou à l'occasion du cinquantenaire
de l'Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache
de langue française, Ethiopiques — Revue négro-africaine de littérature et de philosophie | 61 | 2nd semestre 1998 |
|
|
mise-à-jour : 15 avril 2018 |
 | |
|