Lettres des mers
du Sud : Hawaii, Samoa, Tahiti, Fidji 1890-1891 / Henry
Adams ; traduites de l'américain aveec des notes
et une introduction par Evelyne de Chazeaux. - Paris : Société
des Océanistes, 1974. - XXXII-444 p.-[24] p.
de pl. : ill., cartes ; 25 cm. - (Publications,
34).
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Déterminé à
survivre au dramatique suicide de sa femme, Henry Adams — historien
américain appartenant à une « grande
famille » de la côte Est (son arrière-grand-père
et son grand-père ont été présidents
des États-Unis) — s'embarque, fin-août 1890, pour
une longue course dans l'océan Pacifique en compagnie
de son ami le peintre John
La Farge.
Ils passent un mois aux îles
Hawaii, trois mois aux Samoa, quatre mois à Tahiti, un
mois aux îles Fidji.
A Hawaii, ils côtoient
les colons américains : « le caractère
le moins sympathique est l'homme blanc qu'on rencontre parfois.
Les endroits de troisième zone attirent rarement des hommes
même de troisième catégorie, tout au plus,
en fait, des individus de la neuvième, et ceux-ci sont
généralement les blancs des îles tropicales.
Je préfère les sauvages qui étaient — au
moins les grands chefs — de grands bonshommes
et de vrais gentlemen, et qui tuèrent le capitaine Cook »
(lettre à Elisabeth Cameron, 13 septembre 1890).
Adams n'est guère plus
indulgent envers Stevenson
qui le reçoit à Apia : « c'est un
être excentrique, une sorte de croisement entre un presbytérien
écossais et un pirate français, et sa femme est
encore davantage " piratique " et moins française
que lui, mais ils forment un couple amusant » (lettre
à Théodore Dwight, 24 novembre 1890).
A Tahiti enfin, Adams succombe
au charme de l'artistocratie locale et, surtout, d'Arii
Taimai : « ma vieille Madame Salmon ne veut
pas s'asseoir à notre table ; mais, même assise
par terre, elle demeure une grande dame, et ne se sert de nourriture
que quand elle le désire ; puis, quand elle a envie de
parler, elle nous raconte le Tahiti païen d'autrefois, les
vieilles chansons, superstitions et coutumes »
(lettre à Elisabeth Cameron, 26 février 1891).
L'escale aux Fidji semble préparer
le retour vers l'occident, tant s'y fait sentir le poids de l'administration
britannique : « Fidji est prosaïque et sans
aucun romantisme » (lettre à Elisabeth
Cameron, 28 juin 1891).
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NOTE DE L'ÉDITEUR : Les lettres océaniennes d'Henry
Adams n'avaient connu jusqu'alors que des éditions fragmentaires.
Evelyne de Chazeaux s'est d'abord donnée la peine, lors
d'un séjour aux Etats-Unis, de les recueillir dans leur
intégralité. Puis elle attaqua leur traduction,
tâche ardue, car Adams écrit à des intimes :
d'où maintes allusions, parfois difficiles à saisir,
à de minimes événements contemporains, mention
de situations personnelles ou d'œuvres littéraires. Deux
ans de travail furent nécessaires à Mme de Chazeaux
pour maîtriser parfaitement le texte et nous offrir, en
une traduction vivante, les impressions directes d'Adams sur
les événements quotidiens de sa vie polynésienne
et le narré de ses rencontres avec la « gentry »
locale, de Mataafa à la reine Marau.
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COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE | - « The
letters of Henry Adams » vol. 3 (1886-1892), ed. by
J. C. Levenson, Cambridge (Mass.) : Belknap press of Harvard
university press, 1982
- « Supplement to the Letters of Henry Adams :
letters omitted from the Harvard University Press edition »
vol. 1 (1861-1902), ed. by J. C. Levenson, Boston :
Massachusetts historical society, 1989
| | | - Elizabeth
C. Childs, « Vanishing paradise : art and exoticism in
colonial Tahiti », Berkeley : University of California
press, 2013
- Pierre Lagayette, « Henry Adams et les mers du Sud » thèse de doctorat, Pau, 1973
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mise-à-jour : 28 août 2013 |

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