Jacques-Antoine Moerenhout

Voyages aux îles du Grand Océan, facsimile de l'édition princeps de 1837

Adrien Maisonneuve

Paris, 1959
bibliothèque insulaire

     

errances
Voyages aux îles du Grand Océan, contenant des documents nouveaux [...] / Jacques-Antoine Moerenhout. - Paris : Adrien Maisonneuve, 1959. - XV-576-VII-520 p.-[4] p. de pl. : ill., carte ; 22 cm. - [facsimilé. de l'éd. de la Librairie d'Amérique et d'Orient, 1837].
Voyages aux îles du Grand Océan, Contenant des documents nouveaux sur la géographie physique et politique, la langue, la littérature, la religion, les mœurs, les usages et les coutumes de leurs habitans ; et des considérations sur leur commerce, leur histoire et leur gouvernement, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours — Le programme annoncé par le titre développé de ce volumineux ouvrages (plus de 1000 pages) est scrupuleusement respecté. S'agissant d'un point de vue extérieur — regard porté par un étranger — sur le monde polynésien, cette somme constitue aujourd'hui encore une source de toute première importance.

C'est, en partie au moins, que le travail de Moerenhout n'est pas celui d'une compilateur, ni même celui d'un simple observateur, aussi vigilant soit il. Moerenhout en effet a pris une part active à la vie des îles, dans tous les domaines : politique, affaires religieuses, commerce, activités culturelles. Il a connu personnellement tous les acteurs de cette histoire. Il a beaucoup vu donc et, pour la perspective historique, il a su écouter.

Il disposait enfin d'une sensibilité ouverte qui s'exprime, en bien des passages, avec une vigueur rare dans ce type d'ouvrages. Son témoignage sur les îles est précieux : c'est celui d'un homme qui a personnellement beaucoup navigué de l'une à l'autre (Pâques, Pitcairn, Gambier, Tuamotu, Australes, îles-du-Vent, îles-sous-le-Vent) à bord de ces fameuses goélettes dont le souvenir est resté vivace.

Tous ceux qui, par la suite, ont écrit sur la Polynésie ont largement emprunté à Moerenhout ; Gauguin et Segalen entre autres.

JACQUES-ANTOINE MOERENHOUT : […]

J'avais fondé aux îles de la Société un établissement de commerce beaucoup plus étendu qu'aucun des établissemens de ce genre qu'on eût vu, jusqu'alors, en ces lieux. Les intérêts de ce commerce m'ont donné occasion de visiter, en personne, dans quatre voyages consécutifs, un grand nombre de ces îles ; d'établir et d'entretenir des relations continuelles sur presque tous les points de l'Océanie, depuis Pitcaïrn et Gambier jusqu'aux Fidji, et depuis la Nouvelle-Zélande jusqu'aux Sandwich. Ayant eu, pendant plusieurs années, dans tous ces parages, soit comme propriétaire, soit comme intéressé, plusieurs navires, dont je dirigeais les opérations d'O-taïti, ma résidence habituelle, je me suis, nécessairement, trouvé au courant de tout ce qui concerne ces îles même et les peuples qui les habitent. J'ajoute que, dans mes différentes visites à plusieurs de ces localités, et pendant un séjour de près de six années à O-taïti, j'ai constamment fréquenté leurs habitans ; et, souvent, tantôt par nécessité, tantôt pour leur être agréable, j'ai vécu absolument à leur guise, mangeant à leur table, buvant à leur coupe et dormant sous leur toit. Je me suis donc vu, en quelque sorte, de force ou volontairement, initié aux secrets de leur vie. N'ayant plus à se cacher de moi, ils se montrèrent à mes yeux tels qu'ils étaient. Leurs coutumes, leurs vertus et leurs vices me devinrent également familiers ; et, non seulement j'ai pu, mieux que personne, saisir toutes les nuances de leur caractère et de leurs mœurs, mais encore des liaisons intimes avec plusieurs de leurs principaux chefs, m'ont mis à portée de recueillir les notions les plus précises et les plus intéressantes sur leur religion, leur gouvernement, leur histoire. Enfin, ayant rencontré, dans mon voisinage à O-taïti, un vieillard jadis grand-prêtre et harepo, promeneur de la nuit, j'obtins de la bouche même de cet homme extraordinaire, l'un des dépositaires officiels de leurs anciennes traditions, l'explication fidèle et naïve de quelques-uns de ces monumens précieux d'une antiquité à laquelle on voudrait en vain remonter par d'autres voies ; monumens qui jettent plus ou moins de jour sur ce que furent jadis ces peuples, et qui développent un systèmes religieux des plus piquans par son ancienneté, sans le céder à aucun autre par l'élévation des idées.

[…]

L'ouvrage se divise en trois parties.

Dans la première, sous le titre de Géographie, je présente l'ensemble de mes observations les plus importantes, faites sur les lieux, dans le cours des voyages successifs dont il a été question plus haut.

La seconde présentera, sous le titre d'Ethnographie, toutes les remarques que mon long séjour dans ces contrées, et mes relations avec les habitans m'ont mis à portée de recueillir, relativement à leur langue, à leur religion et à leurs mœurs.

La troisième, enfin, résumera, sous le titre d'Histoire, les faits les plus intéressans qui s'y sont passés, dans l'ordre et avec les développemens plus ou moins étendus que j'ai pu leur donner, en raison des renseignemens rassemblés sur ce sujet, soit d'après des ouvrages déjà publiés, soit de la bouche des chefs et autres personnes du pays, les plus dignes de foi sur cette matière.

Préface, tome premier, pp. VII-IX et XIV-XV

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE

mise-à-jour : 24 octobre 2017

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