Le jardin aveugle
/ Janet Frame ; trad. de l'anglais (Nouvelle-Zélande)
par Dominique Mainard. - Paris : Payot et Rivages, 2004.
- 240 p. ; 17 cm. - (Rivages poche - Bibliothèque
étrangère, 461).
ISBN 2-7436-1238-X
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NOTE DE L'ÉDITEUR : Erlene a cessé de parler
car « à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche
pour dire quelque chose, sa voix, de la cachette où elle
se dissimulait, lui rappelait qu'il n'y avait rien à dire
et pas de mots pour le dire ». Vera, sa mère,
en proie à la jalousie, au dépit et à la
culpabilité, est devenue aveugle à force de volonté.
Le père, lui, les a quittées pour un pays lointain
et une autre famille dont il retrace l'arbre généalogique.
Dans ce conte, ce chant mélancolique
peuplé de héros qui se battent dans les rais de
la solitude et du silence, Janet Frame utilise la vaste palette
des perceptions sensorielles pour explorer l'échec de
la communication humaine.
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EXTRAIT |
Aller à un enterrement.
Aller en Nouvelle-Zélande, quarante moutons pour un être
humain, entourant chacun d'un charme d'indécision, de
conformité, de confort ; et la panique, le trajet
quotidien à destination de la mort sur les routes longeant
les collines tapissées de touffes d'herbes, les palmistes,
le bush ; non la mort sombre qui habite mon esprit tel un
produit de l'hémispère Nord, mais une mort ensoleillée,
poussiéreuse, une mort baignée de stupidité,
de futilité, de panique. Je me souviens à présent
que dans l'hémisphère Sud on considère la
vraie conception de la mort comme quelque chose de superflu,
de nocif, engendré par la paresse, la poussière,
le soleil, et les minuscules cerveaux qui deviennent fous parce
qu'il n'y a aucune issue au champ et que la barrière est
trop solide pour qu'on puisse la briser ; c'est une mort
terrible au soleil, parmi les feuilles de palmistes sèches
qui crépitent comme un brasier et l'herbe brûlée
sur les collines, et les corps brunis étendus sans un
geste, bras et jambes épars, sur les plages où
ces somptueux coquillages bleu-vert — Vera disait qu'il
s'agissait de pauas — recueillent la lumière du soleil …
☐ p. 117
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE
- « Scented gardens for the blind », Christchurch : Pegasus press, 1963
- « Le jardin aveugle »,
Paris : Joëlle Losfeld, 1998
- « Visages
noyés », Paris : Seuil, 1964 ;
Joëlle Losfeld, 1996 ; Payot et Rivages (Bibliothèque
étrangère, 462), 2004
- « Parmi les buissons
de Matagouri », Paris : Hommes et groupes, 1986
- « La chambre close »,
Aix-en-Provence : Alinéa, 1986 ; sous le titre
« Les hiboux pleurent vraiment », Paris :
Joëlle Losfeld, 1994 ; Payot et Rivages (Bibliothèque
étrangère, 375), 2002
- « Un ange à
ma table (vol. I) Ma terre, mon île », Paris :
Joëlle Losfeld, 1992 ; Joëlle Losfeld (Arcanes),
2000, 2014
- « Un
ange à ma table (vol. II) Un été à
Willowglen », Paris : Joëlle Losfeld,
1995, 2011
- « Un ange à
ma table (vol. III) Le messager », Paris : Joëlle
Losfeld, 1996, 2011
- « Poussière
et lumière du jour », Paris : Joëlle
Losfeld, 1995
- « La fille-bison »,
Paris : Joëlle Losfeld, 2002
- « Vers l'autre été », Paris : Joëlle Losfeld, 2011
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mise-à-jour : 23 août 2011 |

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