Jean Dorsenne [Jean Troufleau, 1892-1944]

La vie sentimentale de Paul Gauguin, d'après des documents inédits

La Vague verte

Woignarue, 1998
bibliothèque insulaire
 
peintres des îles
Gauguin
parutions 1998 
La vie sentimentale de Paul Gauguin d'après des documents inédits / Jean Dorsenne [Jean Troufleau]. - Woignarue : La Vague verte, 1998. - 157 p., 21 cm. - (Jusant).
ISBN 2-908227-83-5

R.P. PATRICK O'REILLY et EDOUARD REITMAN : Ce livre dont les trois premiers chapitres ont paru dans le Mercure de France du 15 avril 1927 […] essaie de réhabiliter Gauguin en tant que mari et père, à l'aide de lettres, alors inédites, adressées par Gauguin à sa femme.

 « Bibliographie de Tahiti et de la Polynésie française », Paris : Sté des Océanistes, 1967 (n° 10030, p. 895)

JÉRÔME et JEAN THARAUD : Un de mes 1 amis, le commandant Clergeau, qui commandait alors la Zélée, […] m'a raconté qu'un jour il avait reçu du gouverneur de Papeete un mot l'invitant à rapatrier un indigent. Au moment où on allait lever l'ancre, Clergeau vit arriver à bord une quantité de caisses de toutes grandeurs, de toutes formes, qui auraient suffi à elles seules à occuper trois cabines. C'étaient les bagages de l'indigent. L'individu parut à son tour, simplement vêtu d'un pagne, cuivré, la poitrine velue : c'était Gauguin.

[…]

Ces minces souvenirs me revenaient à la mémoire pendant que je lisais l'ouvrage de M. Jean Dorsenne, La vie sentimentale de Paul Gauguin. Mais ils sont peu de choses à côté du document magnifique qu'il met sous nos yeux, la correspondance de Gauguin avec sa femme. Ces lettres éclairent d'un jour tout nouveau le caractère de l'homme. Il passait jusque-là non sans quelque apparence de raison pour un réfractaire orgueilleux, qui lâche femme et enfants, sans remords, sans tristesse, avec un égoïsme inhumain. A travers sa correspondance, il apparaît au contraire comme un violent plein de tendresse, qui, sous des phrases souvent cyniques ou simplement ironiques, cache une sensibilité douloureuse ; un égoïste peut-être, mais pour un tel idéal qu'on ne peut plus parler d'égoïsme. C'est un homme envoûté. Envoûté par la passion de la couleur et des formes. A cette passion il sacrifie sa femme, ses enfants et lui-même, avec l'éternelle illusion que le succès est là tout proche, et qu'il refera son foyer, qu'il ressaisira le bonheur.

[…]

 Le Figaro, 29 août 1927
       
1.“ Toute leur vie, les frères Tharaud ont joué du troublant mystère qui entourait [leur] capacité à écrire à quatre mains (…), accentuée par le fait que leur œuvre principale, à savoir les reportages, les chroniques, les interviews, est écrite à la première personne du singulier. (…) Plus curieux encore : Jérôme et Jean ne s’appelaient ni Jérôme ni Jean. Leurs vrais prénoms étaient Ernest et Charles, " en mémoire des frères de notre mère, l’un officier d’infanterie de marine, mort jeune à l’île Mayotte, et l’autre, enseigne de vaisseau, mort en Islande d’un accident de chasse, et dont longtemps, m’a-t-on dit, la tombe servit d’amers aux navires " (La double confidence, 1951). ” — Francis Bergeron, « Jérôme et Jean Tharaud : Biographie » [en ligne]
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « La vie sentimentale de Paul Gauguin, d'après des documents inédits » avec huit hors-texte, Paris : L'Artisan du livre (Cahiers de la quinzaine, 7e Cahier de la 18e série), 1927
  • « La vie affective de Paul Gauguin », Le Mercure de France (Paris), 15 avril 1927
  • « Les îles Marquises et Gauguin », Lecture pour tous (Paris), mai 1930

mise-à-jour : 9 août 2021
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