Arsène Kersaudy

Le peintre de l'épouvante (Emile Boussu)

Imprimerie bretonne

Quimper, 1938
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peintres des îles
Iroise
Le peintre de l'épouvante (Émile Boussu) / Arsène Kersaudy ; préface d'Yves Le Febvre, et six lettres inédites d'Anatole Le Braz. - Quimper : Imprimerie bretonne, 1938. - 70 p. ; 23 cm.

ALBERT LE BAIL : […]

Le père de M. Arsène Kersaudy fut jadis guetteur à la Pointe-du-Ras. Devant le passage célèbre, ses courants, ses tourbillons, devant la ruée des vagues sur les rocs aux formes monstrueuses, comment ne pas penser à cet autre passage si dangereux aussi, celui du Fromveur, où dans la plénitude de ses forces, ayant produit déjà nombre d'œuvres pleines de talent, Emile Boussu devait perdre la vie pendant le naufrage du “ Notre-Dame de Lourdes ” ?

M. Kersaudy fut un de ses amis les plus chers et les lignes qu'il consacre  à leurs séjours communs à Ouessant sont particulièrement émouvantes. Ce sont les figures typiques de l'île, ses rochers, ses paysages qui lui ont inspiré ses meilleurs toiles et ses dessins les plus beaux. M. Arsène Kersaudy se penche avec émotion sur la vie de l'artiste et avec piété sur son œuvre qui fut, hélas, perdue en partie dans le naufrage. Il analyse ses peintures, montre les circonstances dans lesquelles elles ont été conçues et exécutées. Il a glané également un certain nombre de documents inédits sur Boussu, entre autres six intéressantes lettres d'Anatole Le Braz qui aimait et appréciait l'œuvre de l'artiste.

Libre du souvenir et de l'amitié, Emile Boussu, peintre de l'Epouvante nous permet de connaître un grand artiste breton qui, fauché dans la fleur de sa vie, ne peut donner tout ce qu'il promettait, mais dont le nom et l'œuvre ne doivent pas tomber dans un injuste oubli. Remercions l'auteur de nous l'avoir mieux fait connaître et regretter.

« Un ouvrage de M. Arsène Kersaudy : Le Peintre de l'Epouvante (Emile Boussu) », Le Citoyen (Quimper), 17, 28 avril 1939

JACQUELINE DUROC : Émile Boussu, jeune artiste tout juste sorti de l'école des Beaux-Arts de Paris, arrive à Ouessant en pleine guerre le 8 juin 1915 ; réformé pour une infirmité au pied, il est alors le seul peintre sur l'île. Il y reviendra à plusieurs reprises en 1916. Il réalise quelques vues de la pointe de Pern et de nombreuses études de deux modèles : Frisette Norroc'h et son fils Yvonic. A ses compositions exprimant la douleur et la mort, il attribue le titre générique « Au pays de l'Épouvante ».

Le 16 février 1916, le steamer anglais Ashby fait naufrage dans l'anse de Portz-Doun : Emile Boussu se rend sur les lieux avec Arsène Kersaudy. “ Mon ami avait pris un croquis de l'Ashby. Ce n'est pas très artistique me disait-il, mais ce sera un souvenir du premier naufrage auquel j'aurai assisté pendant mon séjour dans l'île. Pauvre Boussu, trois mois plus tard, et dans les mêmes parages, c'était son propre naufrage ”. Le 18 juillet 1918, par beau temps, le voilier Notre Dame de Lourdes, spécialement affrêté pour le ravitaillement de l'île, fait naufrage dans le Fromveur, trois passagers disparaissent en mer : le peintre, un marin rentrant du long-cours et un voyageur de commerce ; sept personnes sont secourues par Le Travailleur, ancien courrier de l'île.

« Carnet de bord Ouessant-Molène », Morlaix : Éd. Le Télégramme, 1998 (p. 34)

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • Arsène Kersaudy, « Muvrella, scènes de la vie corse », Ajaccio : Impr. de X. Franceschini, 1923
  • Arsène Kersaudy, « La harpe ouessantine » avec des eaux-fortes de Michel Leroy, Ouessant : l'auteur, 1950
  • Arsène Kersaudy, « L'homme des vents » avec cinq dessins de Jean Chièze, Ouessant : l'auteur, 1956

mise-à-jour : 9 août 2019
Deuil à Ouessant, Émile Boussu (1915),
Musée des Beaux-Arts de Rennes
in J. Duroc, Carnet de bord Ouessant-Molène
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