Bonel Auguste

Un cri Lola

Vents d'ailleurs - Fragments

La Roque d'Anthéron, 2013

bibliothèque insulaire

   
Haïti
parutions 2013
Un cri Lola / Bonel Auguste. - La Roque d'Anthéron : Vents d'ailleurs, 2013. - 62 p. ; 21 cm. - (Fragments).
ISBN 978-2-36413-026-5
Roman ? Poème en prose ? Long monologue d'un homme jeune dont la vie se partage entre nuits solitaires déchirées de cris et journées illuminées par la présence de la belle Lola, qui aime parler d'amour, mais toujours dans la distance avec elle-même (p. 17).

Des cris qui ravagent ses nuits, il aimerait faire surgir un chant qui puisse égaler ceux des musiciens, des poètes ou des peintres qu'il admire. Mais l'élan, la grâce, croit-il, lui font défaut : “ je ne peux transposer mes cris ni sur la musique, ni sur la peinture, ni sur la poésie ” (pp. 13-14).

En contrepoint les instants partagés avec Lola, dans les rues de Port-au-Prince ou dans sa chambre, sont baignés d'une lumière diffuse qui estompe les contrastes, apaise les tensions. Douces et radieuses rencontres que menace le prochain départ de Lola pour la France où elle doit poursuivre ses études.

Sur un fil tendu entre détresse et sérénité, chaos et poésie, Bonel Auguste tresse les brins d'un parcours d'amour courtois que ponctuent en écho le tambour d'Azor, le saxophone de John Coltrane, la voix de Billie Holyday.
Bonel Auguste, un roman tout en musique, propos recueillis par Claude Bernard Sérant, Le Nouvelliste (Port-au-Prince), 26 avril 2013
Un chant accompagné au saxophone, Alain Rambault, La Plume francophone, 29 avril 2011
EXTRAITS
J'entends souvent en moi des cris de blessures de la mémoire, de ratages, d'actes ruminés, de solitudes entremêlées dont les voix ne peuvent s'accorder dans aucune forme de musique. Pour me débarrasser du brouhaha des vies déglinguées, je me réfugie dans A love supreme de John Coltrane où l'on entend aussi des cris de chairs pulvérisées, de corps déchiquetés, de moelles qui virent aux multiples couleurs du néon avant de dégouliner sous la décharge électrique. Cris de fruits étranges, cris de fond de cale. Je me console qu'il soit habité de cris comme moi. Mais lui, il a le génie de moudre les siens en architecture sonore délirante, majestueuse.

p. 8
Lola est longiligne. Allure féline. Elle pose les pieds doucement sur le sol comme si elle était pieds nus et voulait sentir monter en elle le soleil tiède que conserve le bitume. Ses pas ont une odeur suave. Sa nuque est étirée, ses cheveux coupés court. Quand elle penche la tête, elle a l'élégance du cygne. Tout est harmonieux en elle. Sa démarche est aussi souple que son regard, sa voix reflète la lumière tamisée de sa peau. Ses goûts pour Freud et l'impressionnisme coulent dans des phrases extrêmement soignées qui ne débordent jamais, même quand la conversation devient excitante. Elle me parle tout bas, en étant indifférente au mouvement lent de la rue éclairée faiblement d'un bleu délavé.

p. 16
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Fas doub lanmò », Port-au-Prince : Mémoire, 2000
  • « Fulgurance », Port-au-Prince : Mémoire, 2004
  • « Poèmes », in Hommage aux lettres d'Haïti, dossier préparé par Jean-Euphèle Milcé, La Nouvelle Revue Française, n° 576, janvier 2006
  • « Dève lumineuse », Port-au-Prince : Imprimerie Henri Deschamps, 2007
  • « Nan dans fanm », Jérémie (Haïti) : Bas de page, 2012
Sur le site « île en île » : dossier Bonel Auguste

mise-à-jour : 17 septembre 2013

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