GÉRARD FANCHIN : Ce roman vaut surtout pour son didactisme. Félicité, blanche de peau, est de la lignée de ces femmes qui ne baissent jamais les bras devant l'adversité, « car chaque matin qui se lève » est pour elle « une leçon de courage » et par là-même elle nous rappelle les héroïnes de Pluie et vent sur Télumée miracle de la guadeloupéenne Simone Schwartz Bart, bien que le contexte soit différent.

Félicité Champelair, un personnage romanesque, jaillie des archives coloniales, est une grande figure où bien des Mauriciennes se reconnaissent, auxquelles elles s'identifient par les qualités de cœur, le sens du dévouement, d'enracinement et de combativité. Belle leçon que donne à l'île Maurice entrée dans sa deuxième phase, celle de l'industrialisation, cette femme qui a si bien fait fructifier ses terres et géré sa propriété foncière, avec un certain sens du « taylorisme », mais tout en respectant la dignité humaine.