Le Bal du dodo / Geneviève Dormann. - Paris : Albin Michel, 1989. - 369 p. ; 23 cm. ISBN 2-226-03656-3
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GENEVIÈVE DORMANN : Le Bal du Dodo
est un roman, c'est-à-dire une histoire inventée à
partir de lieux, de personnages et de situations qui pourraient
être réels. Je l'ai écrit toute seule, à la
main, sans nègres ni ordinateur, en m'appliquant pour m'amuser
et distraire mes lecteurs. C'est pourquoi ce livre m'a pris du temps.
L'action
se passe, de nos jours, dans une île Maurice ignorée des
touristes des clubs de vacances et des hôtels de luxe. Ses
personnages évoluent dans une société de plus en
plus restreinte et dont on ne parle jamais : 4 000
descendants des Français envoyés par le Roi au XVIIIe siècle pour faire de cette Isle de France, alors déserte, l'escale la plus importante sur la route des Indes.
Le dodo ou Didus ineptus (Linné) est une sorte de gros dindon, aujourd'hui disparu, décimé par les Hollandais du XVIIe
siècle. Le Dodo Club, fondé en 1928, est l'un des plus
sélectifs du monde et le Bal du Dodo a lieu tous les 31
décembre.
Quatrième de couverture
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ISSA ASGARALLY : Le personnage central du Bal du Dodo n'est
pas Bénie Carnoët, étudiante à Paris, qui
rentre à Maurice après le décès de sa
grand-mère, Françoise. Ce n'est pas son père Yves
qui, sans prévenir, abandonne femme et enfants pour partir faire
le tour du monde à bord de son bateau à voiles. Ce n'est
pas l'ancêtre des Carnoët, François-Marie, venu de
Bretagne à Maurice, qui tient une sorte de journal, le Cahier
Noir, sur un registre de commerce relié de toile noire. Le
personnage central, c'est bien la
« communauté » des Franco-Mauriciens,
c'est-à-dire les descendants des colons français, qui
sont au nombre de 4 000.
(…)
Les personnages
les plus intéressants du roman sont les marginaux. (…) Il
faut cependant préciser que les marginaux ont tendance à
rentrer dans les rangs.
(…)
Si Le Bal du Dodo
a provoqué des remous à Maurice, c'est peut-être
parce que la partie dite historique, consituée du Cahier Noir,
du Diary de Jeanne de Quérency et de la collection reliée du journal Le Cernéen, a
fait passer au second plan son caractère romanesque. Pourtant,
l'auteur a bien précisé sur la couverture du dos de son
livre : Le Bal du Dodo est un roman, c'est-à-dire une histoire inventée (…). Mais
il faut dire que cette partie « historique »
occupe une place privilégiée dans le roman : plus de
60 pages. De là, certains n'ont pas hésité
à le considérer comme un texte d'histoire des
Franco-Mauriciens.
☐ Notre Librairie, 114, juillet-septembre 1993
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JOSYANE SAVIGNEAU : (…)
En
1989 (…) l'annonce du Grand Prix du roman de l'Académie
française, qui (…) avait été
attribué (au) Bal du dodo (…), avait été relayée dans Le Monde
avec une certaine ironie. Il est certain qu'il y avait cette
année-là des livres plus attrayants que cette histoire
qui s'étire sur 370 pages, dans une île Maurice
où des jeunes gens trop épris vont être
séparés — on peut préférer Paul et Virginie.
(…)
☐ Le Monde, 15-16 février 2015
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE
- « Le bal du dodo », Paris : Librairie générale française (Le Livre de poche, 7325), 1991
- « Maurice, vue du ciel » photographies de Guido Alberto Rossi, Paris : Gallimard, 1991
- « La petite main », Paris : Albin Michel, 1993 ; Librairie générale française (Le Livre de poche, 13814), 1995
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mise-à-jour : 17 février 2015 |
Née à Paris en 1933, Geneviève Dormann est décédée le 13 février 2014. Le Bal du dodo a obtenu le Grand prix du roman de l'Académie française en 1989. |
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