Yves Bergeret

Les escaliers de Noto / Le scalinate di Noto, trad. Stéphanie Patricola ; photographies de Jean-François Patricola

L'Abécédaire - Les Carnets de la sentinelle

Sainte Ménéhould, 1997

bibliothèque insulaire
   
Méditerranée
Les escaliers de Noto = Le scalinate di Noto / Yves Bergeret ; poème traduit par Stéphanie Patricola ; photographies de Jean-François Patricola. - Sainte-Ménéhould : L'Abécédaire, 1997. - 65 p. : ill. ; 21 cm. - (Les Carnets de la sentinelle).
ISBN 2-912180-00-7

NOTE DE L'ÉDITEUR : Ses errances sont insulaires, et sur l'arête des plus hauts reliefs où il promène son regard, ses poèmes deviennent les témoins de la langue et de l'île qu'Yves Bergeret parcourt. De la Grèce à la Martinique, la langue se fait métisse, se torsade comme les sculptures enfantées par l'Etna, les paysages s'offrent difficilement, et les habitants qui les animent se parent d'un mystère que l'œil du poète met à jour. Les îles des Caraïbes ne lui ont pas encore livré tous leurs secrets, et l'homme s'est décidé à emprunter les itinéraires qu'offre Noto, capitale du baroque, perchée sur des collines non loin de Syracuse.

Pas à pas, nous retrouvons les traces millénaires de notre civilisation et nous cheminons aux côtés de deux œuvres : l'une que la nature enfante, et l'autre, celle que le poète nous livre. Lorsque les deux se rejoignent, se confondent et s'entremêlent, lorsque la capitale s'affaisse et que les hommes pleurent sous le regard du poète, l'Œuvre paraît. Les Escaliers de Noto sont le témoignage poignant d'un paysagiste des mots. Ils retracent une semaine de pluies diluviennes, les écroulements successifs des édifices et de la vie des hommes d'une partie de la Sicile.

EXTRAIT

Sono le piogge più forti del secolo
e l'isola si è sollevata
in brontolii di fango e di pietre
fiumi imprevisti hanno tagliato le strade,
il mare ha risentito maree senza rito né misura.
Nel brontolare dell'isola
parole profuse sovrabbondanti
rilevate tra cielo e acqua
grigie nel cielo grigio e la terra nera,
profuse rodendo tutto quel che gli uomini
lasciano senza discernimento nello spazio e nel sogno.

p. 8

Ce sont les pluies les plus fortes du siècle
et l'île s'est soulevée
dans des grommellements de boue et de pierres,
des rivières imprévues ont coupé les routes,
la mer a connu des marées sans rite ni mesure.
Dans le grommellement de l'île
des paroles profuses surabondantes
levées entre ciel et eau
grises dans le ciel gris et la terre noire,
profuses rongeant tout ce que les hommes
laissent indiscerné dans l'espace et le rêve.

p. 9
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Le voyage en Islande puis ailleurs », Thonon-les-Bains : Alidades, 1989
  • « Martinique » ill. de Serge Saunière, Nancy : Estocade, 1995

mise-à-jour : 8 novembre 2005

Andrea Camilleri
Sauvons le Val di Noto !
Le Monde
• 15 juin 2007
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