Jean-Paul Bourre

Ca' Dario : la malédiction d'un palais vénitien

Les Belles lettres

Paris, 2011
bibliothèque insulaire
   
Méditerranée
Venise

parutions 2011

Ca' Dario : la malédiction d'un palais vénitien / Jean-Paul Bourre. - Paris : Les Belles lettres, 2011. - 120 p. : ill. ; 21 cm.
ISBN 978-2-251-44414-7
Sur la façade de Ca' Dario, au bord du Grand Canal de Venise, une inscription votive en latin — VRBIS GENIO IOANNES DARIVS 1 — se prête à une anagramme où certains ont cru lire une menace visant les occupants des lieux — SVB RVINA INSIDIOSA GENERO.

Et, de fait, construit à la fin du XVe siècle pour servir de résidence à un ambassadeur de Venise à Constantinople, le palais a connu une vie tumultueuse marquée par une rare succession de meurtres, suicides et faillites spectaculaires. De quoi établir une légende sulfureuse.

Au prix d'approximations et de spéculations souvent hasardeuses, Jean-Pierre Bourre relate cette histoire et lève le voile sur une part d'ombre qu'ignorent bien des visiteurs. La convoitise du pouvoir politique et financier y a sa part, comme le goût de l'intrigue et les hantises que peut susciter l'éventualité d'une submersion de la cité marine.
       
1. La transcription — « Genio urbis Joannes Dario » — qui figure dans le livre (p. 18) est erronée, tout comme la traduction française qui en est proposée : « Giovanni Dario fut le génie de cette ville ». Loin de se poser en « génie » de la ville, le propriétaire du palais entendait au contraire célébrer avec éclat l'esprit de celle-ci. Henri de Régnier qui a séjourné fréquemment à Ca' Dario s'est adressé dans un poème à l'ombre du premier propriétaire :

… riche étranger venu de quelque port
De l'Archipel ou né sur la côte esclavonne,
Tu construisis, sans écusson qui le blasonne,
Ce palais, dont le Grand Canal est fier encor.

Grâce à lui, tu survis, car sa façade blanche
Montre en disques luisants, dans son marbre qui penche,
Le porphyre vineux et le vert serpentin,

Et l'on peut lire encor l'inscription latine
Par laquelle tu dédias son seuil marin
Au génie ondoyant de la ville marine.

« URBIS GENIO », in Le miroir des heures, 1906-1910
EXTRAIT    Les premiers événements remontent au XVe siècle, lorsque le premier propriétaire, Giovanni Dario, ambassadeur à Venise, fait construire le palais sur la rive du Dorsoduro. Sa fille Marietta épouse un Barbaro, dont le palais est voisin du palais Dario. Peu de temps après, le vieux père Dario fait faillite, il perd sa place au Grand Conseil de Venise, et sa fille se laisse mourir de désespoir, emmurée dans l'une des pièces de la Ca' Dario.

   Deux jours après le drame, les domestiques découvrent le corps de Francesco Barbaro, assassiné dans son jardin.

   A
u XVIIe siècle, un descendant des Barbaro qui habite le palais Dario est assassiné en Crète, dont il est le gouverneur. Le propriétaire suivant, un riche diamantaire arménien, perd toute sa fortune et meurt ruiné. Au XIXe siècle c'est l'historien Rawdon Brown, spécialiste de l'histoire de Venise, qui se donne la mort dans la salle des tableaux du palais Dario.

p. 13
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • Henri de Régnier, « Le miroir des heures, 1906-1910 », Paris : Mercure de France, 1910

mise-à-jour : 30 juin 2011
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