Fabienne Maestracci

Par les chemins de la Corse, photographies de Frédéric Arrivé

Albiana

Ajaccio, 2005

bibliothèque insulaire
   
Méditerranée
bestiaire insulaire
parutions 2005
7ème édition du Prix du Livre Insulaire (Ouessant 2005)
ouvrage sélectionné
Par les chemins de la Corse / Fabienne Maestracci (texte) et Frédéric Arrivé (photographies). - Ajaccio : Albiana, 2005. - 209 p. : ill. ; 28 cm.
ISBN 2-84698-118-3

Ce voyage à cheval en Corse pourrait n'être qu'une simple balade à travers de beaux paysages. Mais, soumise à la médiation des chevaux, d'une mule capricieuse et du … chemin, l'errance est riche de rencontres — avec l'odeur du thym, le regard d'une chèvre ou d'un chien, avec une muraille mégalithique, avec de vieux châtaigniers qui se meurent dans l'indifférence générale ou, sur une belle étendue herbeuse, avec le brutal souvenir de la mort d'un être aimé. Ainsi le chemin, dans son cours et ses détours, avive joies et peines, révèle ici des pans d'histoire, là réveille des bouffées d'enfance.

Passées les sombres forêts du cœur de l'île, où bruit et vent sont instruments de connaissance, passés les interminables pierriers qui défendent l'abord des cols, les vallées creusées dans la roche, les escarpements et les précipices, le chemin s'approche de la mer où, après d'inattendues retrouvailles à Senetosa, les voyageurs doivent fuir les premières atteintes d'un déferlement de béton.

EXTRAIT

Juste au dessous de la maison, une ligne d'énormes pierres traverse le fleuve. Probablement un ancien gué, la rive s'adoucit en face. Ce gué devait s'assortir d'un pont de bois aujourd'hui emporté, et les voyageurs marquaient sans doute l'étape dans cette petite maison entre la forêt et l'eau. Le point de franchissement d'une rivière n'est jamais un endroit banal, le « passage » n'est pas un acte anodin. C'est auprès des ponts, des gués que se manifesteent souvent les présences magiques, c'est là que se jouent un certain nombre d'actes impurs. Et ceux qui vivent en ces parages tiennent un place particulière dans la communauté. Ghjenti di ponti, c'est ainsi qu'ils sont désignés, généralement sans trop d'aménité, et ils représensent une autre des castes de notre société. Ils côtoient tous les voyageurs qui se présentent pour franchir l'eau. Et tout le monde se présente : cristiani cume pagani, colporteurs, muletiers, bergers, voleurs, assassins, esprits de la nuit, lancieri … Tenus d'entretenir des relations avec tous, sans prendre parti, vivant en un lieu vague sur une berge, souvent éloignés des villages, ils demeureront éternellement fils de Charon.

p. 136

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • Fabienne Maestracci, « Vita Corsa, fragments de vie », Ajaccio : Albiana, 2000
  • Fabienne Maestracci, « Les murs de vos prisons », Ajaccio : Albiana, 2001
  • Fabienne Maestracci, « Le moulin du chat sorcier et autres contes, légendes, fables du peuple corse », Ajaccio : Albiana, 2003
  • Fabienne Maestracci, « La Corse : randonnées à cheval » photographies d'Eric Knoll, Clichy : Larivière, 2004
  • Fabienne Maestracci, « Contes et légendes du peuple corse, Tome II », Ajaccio : Albiana, 2007

mise-à-jour : 12 mars 2013

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