Friedrich Nietzsche

Dernières lettres

Rivages - Petite Bibliothèque

Paris, 1989
bibliothèque insulaire

      

Méditerranée
Dernières lettres / Friedrich Nietzsche ; trad. de l'allemand par Catherine Perret ; préface de Jean-Michel Rey. - Paris : Éd. Rivages, 1989. - 160 p. ; 17 cm. - (Petite bibliothèque, 11).
ISBN 2-86930-282-7
PRÉSENTATION DE L'ÉDITEUR : Ces lettres 1 adressées aux amis les plus proches, à la famille, à quelques figures intellectuelles comme August Strindberg, sont à lire en regard des dernières œuvres de Nietzsche, Ecce Homo notamment, et la masse des fragments posthumes datés de ces années. Un homme de plus en plus solitaire, voué à l'errance, s'attelle à une tâche démesurée qui lui paraît être la seule suite possible de son œuvre. Penseur devenu itinérant, ayant quitté l'Allemagne depuis plusieurs années, Nietzsche parle de ce que signifie pour lui le changement de lieu (Sils-Maria, Nice, Turin). Le déplacement devient une des conditions de la pensée elle-même, l'occasion d'une grande mutation du regard. Il s'insurge contre le nationalisme et l'antisémitisme allemands et cherche à définir les conditions d'une « grande politique ». Expérience d'une pensée qui se veut à la hauteur de l'histoire, trajectoire interrompue par ce qu'on appelle « l'effondrement » à Turin dans les premiers jours de 1889.

Jean-Michel Rey
       
1. Un choix de 58 lettres, entre le 14 avril 1887 et le 6 janvier 1889.

Avant que son état de conscience cesse de s'accorder avec celui de ses contemporains, Nietzsche subissait de plus en plus impérieusement l'attraction du soleil — « les jours arrivent ici, écrit-il de Nice, avec une beauté impudente » —, du Grand Midi, riche de son « consentement à l'africanisme » … et des îles, déjà présentes dans Zarathoustra.

Le 1er février 1888, il écrit à son ami Heinrich Köselitz [Peter Gast] :

« Un séjour en Corse ? On m'a dit qu'à Bastia on pouvait prendre pension dans un petit hôtel pour 3-4 francs par jour. Tant d'exilés de tous les pays ont vécu en Corse (notamment des savants italiens, etc). Le chemin de fer de Bastia à Corte vient juste d'ouvrir. La grande humilité du mode de vie corse, la simplicité des mœurs devrait être bénéfique à des gens comme nous. Et — ce qu'on peut être loin là-bas de la " modernité " ! Peut-être que là-bas l'âme se purifie et se fortifie et devient plus fière … (je me rends compte en fait que l'on souffrirait moins actuellement si l'on était plus fier : vous et moi, nous ne sommes pas assez fiers …) ».

Un post scriptum précise l'intention et rend plus sensible l'intrication des motifs qui sous-tendent cette lettre :

« Une émigration en Corse aurait aux yeux de vos respectables parents la signification (la raison) d'une expérience nécessaire : car on aura entendu parler de votre opéra corse. (Faire le voyage ; de là-bas annoncer le fait accompli.) Corte serait un séjour d'hiver et d'été. Réfléchissez un peu : cinq années de Corse feraient un contraste grandiose à cinq années de Venise, toute une culture … »
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Dernières lettres : hiver 1887-hiver 1889 » éd. et traduites par Yannick Souladié, Paris : Manucius (Le Philosophe), 2011
  • « Ainsi parlait Zarathoustra » textes et variantes établis par Giorgio Colli et Mazzino Montinari, trad. de l'allemand par Maurice de Gandillac, Paris : Gallimard (Folio essais, 8), 1985
  • « Aurore, pensées sur les préjugés moraux » textes et variantes établis par Giorgio Colli et Mazzino Montinari, trad. de l'allemand par Julien Hervier, Paris : Gallimard, 1970

mise-à-jour : 20 décembre 2017
Edvard Munch : Friedrich Nietzsche (1905)
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