Mario Soldati

Les lettres de Capri, trad. Nathalie Bauer

Le Livre de poche - n° 15433

Paris, 2003
bibliothèque insulaire
   
Méditerranée

parutions 2003

Les lettres de Capri / Mario Soldati ; trad. et postface par Nathalie Bauer. - Paris : Librairie générale française, 2003. - 347 p. ; 18 cm. - (Le Livre de poche, 15433).
ISBN 2-253-15433-4

Mario Soldati est mort le 19 juin 1999, à l'âge de quatre vingt douze ans. René de Ceccaty lui a consacré un article dans Le Monde (22 juin 1999) où il évoque son œuvre et, particulièrement, Les lettres de Capri :

En 1954, Soldati obtient le prix Strega, le Goncourt italien, pour Les Lettres de Capri, qui mettent en scène un couple d'Américains installés en Italie. Harry, critique d'art, est déchiré entre sa femme, Jane, et une Italienne, Dorothea, qui devient sa maîtresse. Culpabilisé, il va apprendre avec stupéfaction que sa femme le trompe et qu'elle a écrit des lettres compromettantes à un play-boy italien. Exploitant un thème de prédilection, celui du secret mis au jour, Mario Soldati suit l'intrigue sentimentale au rythme d'un roman policier, habileté qui fera le succès de ce best-seller, aussitôt traduit dans trente langues.

René de Ceccaty note par ailleurs que Soldati était l'auteur d'un dictionnaire des vins italiens :

Quel Valpolicella buvait Hemingway, quand il écrivait Au-delà du fleuve et sous les arbres ? se demande Soldati le plus sérieusement du monde avant de conclure sur une pirouette : « Qui connaît les cépages, sait rarement apprécier le vin : exactement comme les plus grands linguistes savent peu goûter la littérature. Et vice versa (…). Car toute œuvre d'art, quoiqu'on l'étudie et qu'on doive l'étudier, au fond ne peut être qu'aimée. Et quand on aime, amis, on n'a jamais un sourire de connaisseur ! »
EXTRAIT

Capri abrite quelques centaines de désœuvrés en tous genres, de toutes les nationalités, animés de tous les vices ; des hommes différents et changeants, mais unis par un défaut irrémédiable, l'impuissance physique et morale. De pauvres êtres à moitié éteints qui, parce qu'ils ne perçoivent plus en eux la moindre étincelle de vie, s'occupent des affaires des autres, même s'il n'y a en ceux-ci pas plus de vie qu'en eux. Vus du dehors, leurs gestes semblent empreints de vivacité ; ils suffisent, en tout cas, à alimenter la Curiosité et les Ragots, derniers feux de leur vie. D'autre part, les indigènes (les natifs de Capri, ou les Napolitains installés à Capri depuis plusieurs générations) attisent ces feux. Inlassablement, ils y jettent un petit bois fait de méchanceté, soufflent sur les tristes braises de la jalousie, espionnent, montrent du doigt et ricanent. Et ils le font à la fois par intérêt économique — car c'est sur l'étranger qu'ils vivent — et par nature : cancaniers, espions, traîtres, menteurs, comédiens hystériques, tortueux et pédants, ce sont tous des êtres décadents et déchus, corrompus et profondément malheureux, comme tant de Méditerranéens du Sud.

p. 98

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Le lettere da Capri », Milano : A. Garzanti, 1954
  • « Les lettres de Capri » trad. de l'italien par Paul-Henri Michel, Paris : Plon, 1956, 1968 ; Le Livre de poche (5035), 1977
  • « Les lettres de Capri » trad. et postface par Nathalie Bauer, Paris : Autrement, 1996

mise-à-jour : 16 novembre 2005

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