Sylvain Rivière

Têtes de violon, photographies de Maude G. Jomphe

Les Éd. du Passage

Outremont (Québec), 2005

bibliothèque insulaire
   
N.E. of America
parutions 2005
8ème édition du Prix du Livre Insulaire (Ouessant 2006)
ouvrage en compétition
Têtes de violon / Sylvain Rivière ; photographies de Maude G. Jomphe. - Outremont (Québec) : Ed. du Passage, 2005. - 115 p. : ill. ; 21x25 cm.
ISBN 2-922892-13-1

L'album de famille que présentent Sylvain Rivière et Maude Jomphe réunit plusieurs générations de ces violoneux-magiciens qui se sont épanouis aux vents et aux embruns des îles de la Madeleine.

Sous l'objectif de la photographe les visages ont autant de saveur âpre et douce à la fois que les patronymes égrenés en légende ou dans le texte introductif de Sylvain Rivière, l'initiateur du projet : ici Ti-Louis Normandeau, là Gaston Longuépée, ailleurs Aurélien Jomphe, ...

Manque-t-il la musique ? Livre refermé, il suffit de fermer les yeux et de se laisser emporter vers les rivages de l'île …
EXTRAIT

Ceux qui connaissent les îles [de la Madeleine] savent que, dans chaque maison, on retrouve un musicien, quand ce n'est tout simplement pas la famille au grand complet. Et que, pour finir, il y a bien des chance que ce soient des violoneux.

Pourquoi ? L'explication se perd dans la nuit des temps, remonte aux pêcheurs bretons et basques, au régime français, à la déportation des Acadiens, au retour de ceux-ci avec, à leur tête, l'abbé Jean-Baptiste Allain en provenance, cette fois, de Saint-Pierre et Miquelon, fuyant la Révolution française. De même qu'au précieux apport des naufragés irlandais et écossais et de toutes les influences que peuvent subir, à travers l'âge et le temps, des îles en pleine mer, bateaux chargés à ras bord, de survie, d'émotions, de rêves et de révoltes, de morts à enterrer et d'enfants à mettre au monde.

C'est bien tout cela que représente pour moi le violon aux îles de la Madeleine, le livre ouvert des peines et des misères, d'où s'écoule, des ouïes, la grande et petite histoire d'un peuple de la mer, n'en finissant plus de s'écrire, de se lire, de se dire et de se taire, et de se redire de génération en génération, avec tout ce que cela peut comporter d'influences et de renonciations.

Voilà pourquoi j'ai si tant d'amour et de respect pour ces îles où l'âme est vivante, dans le cœur des violons, battant aux tempes des archets revendicateurs, tout autant de désirs que de révolte, de ballades en reels et d'écossaises en cotillons sauvages.

p. 16

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE

mise-à-jour : 5 mai 2019

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