David L. Parris

Le marché de Dinard et ses récits

L'Harmattan

Paris, 2001

bibliothèque insulaire
   
Irlande
parutions 2001
4ème édition du Prix du Livre Insulaire (Ouessant 2002)
ouvrage en compétition
Le marché de Dinard et ses récits / David Parris. - Paris : L'Harmattan, 2001. - 176 p. ; 22 cm.
ISBN 2-7475-1134-0

NOTE DE L'ÉDITEUR : Né à Londres, mais domicilié depuis près de trente ans à Dublin, David Parris est professeur de français. Ayant la quarantaine révolue, il fait l'acquisition d'une maison de vacances près de Dinard. Il promène sur le paysage estival un regard amusé mais complice. Son village n'est pas secoué par de grands événements : ce sont donc les faits et gestes de tout un chacun, que ce soit au marché de Dinard ou à la plage, qui nourrissent sa réflexion.

[…]

Au cours de ses promenades, ou plutôt flâneries, pour David Parris, le tout est d'éviter d'arriver : que ce soit sur la route de Ploubalay ou celle de Trigavou ou le long du Frémur, il se délecte à l' « être-là » plutôt qu'à l' « être-ailleurs ». Rentré dans sa maison, il retrouve des souvenirs d'enfance, et mène en parallèle sa vie bretonne et sa vie dublinoise. Citadin et campagnard, celte d'adoption, Anglais et Irlandais, parlant français et anglais, il a constamment l'impression de se dédoubler. Ici et là-bas se confondent.

David L. Parris enseigne la littérature française au Trinity College de Dublin (Irlande), depuis 1972. Après des études « classiques » à Oxford (Moyen-Âge et Grand Siècle), il s'oriente vers les littératures francophones, principalement celles du Québec et de la Suisse romande, mais s'intéresse aussi aux littératures qu'on pourrait prétendre « marginales ».
EXTRAIT

   Tous les îliens ne s'installent pas dans le confort de leur intimité de la même façon. Pour les Anglais (et c'est bien des Anglais que je parle, et non pas des Britanniques dans leur ensemble) la mer est un rempart, une protection contre des influences jugées néfastes. L'Irlandais, s'il est permis de généraliser, est plus curieux de ce qu'il ignore. C'est l'histoire qui a voulu qu'il naisse îlien. Quoiqu'élevé dans une religion empreinte d'une forte vision morale, il n'a pas l'esprit fermé envers l'autre. Peut-être certains caressent-ils l'espoir secret que l'étranger sera plus propice à la réalisation de certains rêves que l'Irlande. En tout cas, de force ou de gré, des générations d'Irlandais ont pris le chemin de l'exil, et qu'on vogue vers l'est ou l'ouest, vers Liverpool ou vers Boston, on trouve en arrivant une Irlande de rechange.

   Et moi, une ou deux fois par an, je quitte l'île, retournant toujours au même coin d'une autre celtitude, m'installer dans d'autres habitudes. Je pense que je conserve un regard d'îlien, que je promène un regard qui n'aurait pas été le même si je n'étais pas un intrus qui reprendra bientôt le bateau ou l'avion pour un des derniers pays européens (l'Islande en est un autre) qu'on ne peut pas atteindre autrement.

Le Vent des îles, p. 11

mise-à-jour : 11 mai 2005

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