Jean Reverzy

Le Passage, avant-propos de Louise Peltzer, préface de Jean-François Reverzy, postface de Riccardo Pineri

Éd. Le Motu

Papeete, 2002

bibliothèque insulaire
   
édité à Tahiti
parutions 2002
Le Passage / Jean Reverzy ; avant-propos de Louise Peltzer ; préface de Jean-François Reverzy ; postface de Riccardo Pineri. - Papeete : Éd. Le Motu, 2002. - 206 p. ; 21 cm.
ISBN 2-87923-162-0

RICCARDO PINERI : […]

Le Passage que Reverzy publie en 1954 est le résultat de la méditation endurante sur la mort, fruit de l'expérience de Reverzy comme médecin documentée dans son Journal et de l'énigme du lointain qu'incarne la Polynésie. Dans l'histoire de Palabaud, vagabond des mers du Sud, installé comme hôtelier à Raiatea, et qui fait retour gravement malade à Lyon assisté par l'ami médecin rencontré autrefois en Polynésie, il s'agit d'une « conversion à la mort », une entrée en rapport avec la seule certitude que possèdent les hommes et le mystère, à chaque fois renouvelé, de ce passage de la vie à la mort. En ce sens comme les personnages de Meursault de L'Étranger et de Roquentin de La Nausée, Palabaud est en voyage vers ce qui est le thème central de toute la littérature moderne : la découverte de la finitude.

[…]

Ce qui peut paraître de prime abord comme une méditation sur la mort, une relecture mondaine de l'eschatologie chrétienne qui depuis la méditation stoïcienne est un des thèmes privilégiés de la pensée occidentale, contreproids à ce furieux appétit de vie qui caractérise le monde tahitien, est en fait une interrogation sur le sens de l'apparition de la beauté, de la manifestation sensible qui semble ici se déposer comme un masque qui « défigure » le réel pour en cacher « la signification funèbre ».

[…]

Postface : “ Le Seuil, l'Ouvert : Jean Reverzy et la Polynésie ”, pp. 196-197

EXTRAITS

Il n'eut plus besoin du souvenir ; l'image heureuse de la vague verticale heurtant les récifs de Raïatéa, hésitant à s'effondrer, telle un être pliant sous une charge immense, s'effaça. Ce qu'il tenait, c'était l'idée même de la mer et il ne souhaitait rien d'autre.

Le Passage, ch. XII

L'exil de la Polynésie lui réserva des surprises, des joies profondes et enfin la pure vision de la mer. Qu'importait maintenant que sa dépouille se décomposât dans un cimetière de banlieue, loin des océans, que pas un humain ne se souciât de son souvenir ? Parce qu'il est mort, quelque chose manquera aux mers du Sud. Là-bas, en scrutant les soirs, on devinera une absence, un vide ou un passage. Et s'il existe une autre vie de châtiments et de félicités, il lui sera beaucoup pardonné parce qu'il a beaucoup aimé la mer.

Le Passage, ch. XIII
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Le passage », Paris : Julliard, 1954
  • « Le passage », Paris : Seuil (Points roman, 37), 1981
  • « Le passage » in Œuvres complètes de Jean Reverzy, éd. établie par Jean-François Reverzy), Paris : Flammarion, 2002
  • « Le passage », Paris : Ed. du Sonneur, 2014

mise-à-jour : 17 avril 2014

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