Gustave Geffroy

L'enfermé

Eugène Fasquelle - Bibliothèque Charpentier

Paris, 1897
bibliothèque insulaire

      

île-prison
îles de Bretagne Sud
L'enfermé / Gustave Geffroy ; avec le masque de Blanqui, eau-forte inédite de Félix Bracquemond. - Paris : Eugène Fasquelle, 1897. - 446 p.-[1] f. de front. ; 19 cm. - (Bibliothèque Charpentier).

LOUIS GARANS : Blanqui Auguste (1805-1881) — Théoricien révolutionnaire et homme politique, il est écroué à Belle-Île 1 en novembre 1850, il y restera jusqu'en novembre 1857. Sa tentative d'évasion en compagnie de son ami de cellule Cazavan, est relatée par Gustave Geffroy dans son livre « L'enfermé ».

Cette période où Belle-Île abritait un bagne militaire puis une prison politique, et enfin une colonie pénitentiaire, amena de nombreux fonctionnaires, gardiens, militaires, éducateurs ... qui y fondèrent un foyer et restèrent sur l'île.

« Belle-Île-en-Mer, histoire d'une île », Quimper : Éd. Palantines, 1999 (p. 179)
       
1.… après le Mont-Saint-Michel et Corte, avant le Château du Taureau, sans compter d'autres lieux d'incarcération sur le continent. Auguste Blanqui qui a vécu soixante-quinze ans en a passé plus de quarante en prison ou en résidence forcée.

LOUIS GARANS : Geffroy Gustave (1855-1926) — Journaliste et critique d'art, il vient à Belle-Île en septembre 1886 faire une enquête sur les prisons de Napoléon III. Il y rencontrera par hasard le peintre Monet qu'il admire et avec qui il se lie d'amitié. En 1897, il publie « L'Enfermé », où il raconte la vie d'Auguste Blanqui. Il continuera par la suite à faire des critiques élogieuses du peintre.

« Belle-Île-en-Mer, histoire d'une île », Quimper : Éd. Palantines, 1999 (p. 181)

EXTRAIT    Le débarquement a lieu à l'une des pointes de rochers qui ferment l'anse étroite de Port-Fouquet. On gravit un sentier dans la falaise. On marche sur un chemin pendant quelques centaines de mètres. On entre dans une maison ombragée d'ormes qui fut la maison du surintendant Fouquet, et qui est devenue une dépendance de la prison. Entourée de fossés et d'arbres, défendue par des remparts, cette maison a grand air, au fond de sa cour carrée où sont plantés deux ormeaux. Elle est solide et élégante sous la vétusté de ses pierres, vertes et rousses de mousse et de rouille. Son visage de style XVIIe siècle, à grosses moulures et à mansardes, n'est défiguré que par les verrues de quelques cahutes et la guérite d'une sentinelle.

   L'entrée du prisonnier est consignée au greffe le 2 novembre 1850. Il passe trois mois dans une chambre du premier étage de ce Château-Fouquet, il aperçoit une toiture, des têtes d'arbres, un bout de route, des carrés de champs, un talus, un peu de mer, un morceau de ciel. Mais il n'aperçoit tout cela que vaguement, du milieu de sa chambre. Pas plus qu'au Mont-Saint-Michel, il n'a le droit de paraître à la fenêtre, de donner à son visage et à ses mains la sensation de l'air frais et libre du dehors. Un jour, un coup de feu  a été tiré sur un détenu qui n'obéissait pas assez vite aux injonctions de la sentinelle.

p. 183
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « L'Enfermé » édition revue et augmentée par l'auteur, Paris : Georges Crès, 1926
  • « L'Enfermé » préface de Julien Cain, Lausanne, Paris : Éd. Rencontre, [1967]
  • « L'Enfermé » préface de Julien Cain, Paris : Archives Karéline, 2013
  • « L'Enfermé » à propos de Bernard Noël et dessins d'Ernest Pignon-Ernest, Coaraze : L'Amourier (Bio), 2015

mise-à-jour : 3 juin 2015
Félix Bracquemond
Masque de Blanqui
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