Charles Teriiteanuanua Manu-Tahi

Te parau o te mau vahi faufaa no te mau tupuna i Moorea = L'histoire des sites et des ancêtres de l'île de Moorea

Éd. Veia Rai

Papeete, 2005

bibliothèque insulaire
   
édité à Tahiti
parutions 2005
8ème édition du Prix du Livre Insulaire (Ouessant 2006)
ouvrage en compétition
Te parau o te mau vahi faufaa no te mau tupuna i Moorea = L'histoire des sites et des ancêtres de l'île de Moorea / Charles Teriiteanuanua Manu-Tahi ; préface de Christine Pérez. - Papeete : Les Éd. Veia Rai, 2005. - 158 p. : ill., cartes ; 22 cm.
ISBN 2-9525294-0-X

CHRISTINE PÉREZ 1 : […]

Pour moi, historienne des sociétés anciennes du bassin méditerranéen […] — insulaires principalement —, c'est avec un immense intérêt que je retrouve, dans les sociétés insulaires de l'hémisphère Sud, toute la mythopoiétique (fabuleuse fabrication des cerveaux humains inspirés par le sacré)

de la qualification pour le pouvoir par l'accomplissement d'actes héroïques ;
de la légitimation de ce pouvoir par des unions, des alliances idéales, sources de prospérité ;
de la réitération de ce pouvoir des hiva 2
, souvent nécessaire, comme forme de régénération voulue par les dieux, certains manipulant les hommes.

Et toute cette histoire insulaire fait défiler rois et reines, princes et princesses, guerriers et guerrières, dans cette mouvance où le sacré obligatoire au bon déroulement de l'ordre établi dans les communautés humaines sous le regard des dieux.

Les mythes étiologiques sont omniprésents : ils sont là pour nous plonger au cœur de la gémellité, si présente aussi dans les mythes fondateurs des sociétés anciennes de la Méditerranée où la culture occidentale plonge ses racines : l'invariance nous interpelle.

Les mythes étiologiques sont là encore pour nous faire découvrir l'origine de la géographie insulaire, de la flore, de la faune.

Les mythes étiologiques sont là encore pour nous dévoiler l'existence des femmes-aito, véritables « amazones » du Moana Nui austral, invariance, encore et toujours.

Les mythes étiologiques, élaborés par les tupuna 3, sont là, enfin, pour nous faire comprendre la vanité de la démesure, de l'orgueil, qui conduisent aux pires excès et nous enseigner l'humilité devant une nature insulaire divine, pourvoyeuse d'animaux marins, d'une flore consacrée, nature pourvoyeuse d'espaces eux aussi consacrés, qui imposent le respect.

[…]

Préface, pp. 5-6

1. Maître de conférences en histoire des mondes anciens à l'Université de la Polynésie française, Christine Pérez a publié récemment « La perception de l'insularité dans les mondes méditerranéen ancien et archipélagique polynésien d'avant la découverte missionnaire », Paris : Publibook (Sciences humaines et sociales), 2005
2. hiva : membres de la noblesse choisis pour leur rectitude, leur courage, leur force, leur intelligence et leur beauté. Ils étaient des experts dans l'art de la guerre. Ils agissaient aussi comme ambassadeurs … Outre cet aspect, certains avaient le pouvoir insigne de destituer les rois …
3. tupuna : ancêtres.
EXTRAIT

LE PATAUTAU 1 DE MOOREA

Moorea aux huits radiations montagneuses,
Limites de ses huit districts,
Moorea est frappée par les vents.
C'est le pays qui tomba par dessus le gouvernail,
Moorea suit le sillage des grands.
Hiti Nui 2
est à l'horizon,
Aimeho 3
est le lit de refuge des grands guerriers de Hiti Nui.

Traduction de Charles T. Manu-Tahi

1. Pataùtaù : récit ancien.
2. Hiti Nui : ancien nom de Tahiti.
3. Aimeho : ancien nom de Moorea.
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE

mise-à-jour : 4 juillet 2006

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