Víctor Álamo de la Rosa

L'année de la sécheresse, trad. de l'espagnol par François Rosso, préface de José Saramago

Grasset

Paris, 2004

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îles d'Atlantique
parutions 2004
L'année de la sécheresse / Víctor Álamo de la Rosa ; traduit de l'espagnol (Canaries) par François Rosso ; préface de José Saramago. - Paris : Grasset, 2004. - 281 p. ; 21 cm.
ISBN 2-246-62351-0

JOSÉ SARAMAGO : […]

Víctor Álamo de la Rosa […] vit dans une île proche de la mienne […]. Il fait partie des heureux mortels qui sont parvenus non seulement à publier leurs ouvrages, mais à attirer l'attention de la critique, double miracle qui vaut d'être signalé. Ce roman […] décrit la relation obsédante de deux jeunes amants, et l'environnement non moins obsédant — et cruel — où se déroule l'histoire de leur vie. Tout cela, il le raconte avec l'assurance d'un écrivain accompli, qui s'aventure sur les chemins difficiles de l'identité érotique de la passion. Ajoutons qu'il opte pour un érotisme au premier degré qui ne dépasse pas toujours la simple physiologie organique, mais c'est justement là son pari ; face à la liberté de l'écrivain, il y a celle de la critique, et l'attitude à l'égard de ces deux libertés ne peut être que le respect.

Le navire a été lancé à la mer. Qu'il arrive à bon port est une autre histoire, mais l'écrivain restera dans son chantier naval, occupé à construire d'autres bateaux avec les matériaux qu'il aura créés lui-même, et ce n'est que de temps à autre qu'il lèvera les yeux pour voir si leur silhouette se dessine à l'horizon, ou peut-être découvrir sur le port un passager tenant un livre sous son bras, qui poursuit la chaîne de communication entre auteur et lecteur. Cette communication est la force qui nous porte, tous autant que nous sommes : Víctor Álamo de la Rosa quand il a écrit son livre, moi au moment de rédiger ces lignes, et le lecteur impatient que je mette le point final à cette espèce de préface pour pénétrer en toute indépendance dans l'univers fictionnel que promet l'œuvre dans son entier. Je salue l'un et l'autre et leur souhaite une heureuse traversée.

Préface, pp. 11-12

FRANÇOIS ROSSO : Des sept îles principales qui forment l'archipel des Canaries, El Hierro (littéralement l'île « de Fer »), désignée dans le roman sous le nom d'Ile Mineure, est la plus petite et la plus à l'écart, s'avançant assez loin des autres dans l'océan Atlantique et régulièrement envahie par les brumes.

Je mentionnerai ici deux très anciennes légendes d'El Hierro, auxquelles le texte fait allusion.

Au chapitre XIV, l'autre île ignorée des cartes, entourée de récifs et de hauts-fonds où venaient mourir les bateaux s'appelle San Borondón. Les historiens s'accordent pour penser que ce nom est une altération de Brendan (ou Brandan, ou Brandon, et Blandon dans la plupart des sources françaises), saint et évangélisateur irlandais du VIe siècle, dont les fabuleux voyages sur les mers en compagnie de son disciple Malo — notamment vers l' « île de la Promission », c'est-à-dire le Paradis — fascinèrent tout le Moyen Age et inspirèrent de nombreux récits, en latin ou en anglo-normand. Selon la tradition, l'île (réputée inaccessible) de San Borondón apparaît et disparaît à l'occident au gré des brouillards et des tempêtes ; elle serait peuplée soit de païens menant une vie de délices plus ou moins coupables, soit de géants. […] On trouve des textes et des cartes qui la mentionnent comme réelle jusqu'au XVIIIe siècle, non seulement en Espagne, mais dans la France des Lumières.

Au chapitre XVIII, l'arbre […] salvateur, miracle du monde, dont la coupe de vertes frondaisons dispensait l'eau pour raviver l'île, est le garoé, dont les récits anciens affirment qu'il condensait autour de son feuillage les brumes que ses branches et son tronc distillaient ensuite. […]

Note du traducteur, pp. 15-16

EXTRAIT

A la vérité, le père ne voyait dans [le] continent qu'une île parmi tant d'autres ; car dans l'esprit étroit de Cándido, le monde était composé d'îles, et celle-ci n'était qu'un peu plus lointaine.

p. 135

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « El año de la seca », Madrid : Espasa Calpe, 2002
  • « L'île aux lézards », Paris : Grasset, 2005
  • « Terramours », Paris : Grasset, 2007

mise-à-jour : 24 janvier 2017
Victor Alamo de la Rosa : L'année de la sécheresse
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