Bo Wingren
« Peintres suédois
en Bretagne, 1850 - 1914 » in : Denise Delouche
(dir.), Artistes étrangers à Pont-Aven, Concarneau
et autres lieux de Bretagne Presses
universitaires de Rennes
Rennes, 1989 |
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Artistes étrangers
à Pont-Aven, Concarneau et autres lieux de Bretagne /
sous la dir. de Denise Delouche. - Rennes : Presses universitaires
de Rennes 2, 1989. - 233 p. : ill. ; 24x22 cm.
- (Arts de l'Ouest, numéro spécial).
ISBN 2-8684-7026-2
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A de rares exceptions près — Belle-Ile en particulier —, les îles
bretonnes n'ont pas su retenir durablement les peintres du XIXe
siècle. Certains y passaient quelques jours en quête
de pittoresque, quelques semaines au maximum ; très
peu prenaient le temps d'y vivre. L'expérience à
Bréhat d'Allan Österlind 1 et Ernst
Josephson devait se démarquer de ce tourisme artistique.
Ernst Josephson, en particulier, montrait une ferme détermination
: « je possède une maison où je vais
passer ma vie dans la solitude, peut-être dix ou vingt
ans encore, que sais-je ? Je suis en bonne santé,
les vents de la mer vont me rajeunir. Je me sens dans la force
de l'âge pour créer des chefs-d'œuvre, il y a grouillement
d'idées dans ma tête. Je me trouve sur une île
sauvage d'une nature merveilleuse qui m'offre tous les motifs
dont j'ai besoin pour satisfaire mon imagination étrange » 2.
Mais Josephson sombre dans la
folie et, quelques mois plus tard, ses amis doivent le rapatrier
en Suède. Bo Wingren 3 commente ainsi le travail du peintre
durant les quelques mois passés à Bréhat
: « On peut suivre l'évolution de l'ancien
au nouveau Josephson par une série d'œuvres provenant
de Bréhat. La joie de vivre, peinte en automne
1887, représente le vieux facteur Tanguy, misérable
mais de bonne humeur malgré tout. Est-ce que Josephson
a été inspiré par le roman de Zola ?
Six mois plus tard Josephson fait des dessins aux contours très
simples, mais expressifs, ou bien des dessins laborieusement
travaillés tels que l'autoportrait signé Velasquez.
Son style a visiblement changé. A partir de ce moment
Josephson apparait comme un peintre expressionniste dans le sens
du XXe siècle. Il est important de noter que sa production
durant cette phase, dite malade, est très riche ». 1. | Cf.
dans le même ouvrage la contribution de J. d'Ornano :
« Allan Österlind à Bréhat et
Penvern ». | 2. | Lettre de décembre 1887, citée par Bo Wingren. | 3. | Conservateur du Stockholms Stadtmuseum. |
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ABSTRACT : [...]
Ernst Josephson and Allan Österlind
visited Tréboul, in late 1886. Next year they returned
to Brittany, but this time to Île de Bréhat where
they stayed for nearly a year. This sojourn in the Breton archipelago
became fateful, especially for Josephson who, eventually, got
mentally deranged, partly as a result of spiristualistic experiments.
He had to leave Brehat for Sweden in august 1888 in a rather
poor state of health. However, after a short period of convalescence
he recovered and was able to take up his painting.
During these events Josephson
changed his style dramatically. He developed a new way of expression
that might be called the first wave of modernism in Swedish art.
And it all started in Bréhat.
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COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE | - Ernst
Josephson, « Roses noires, Roses jaunes » choix
de poèmes trad. et présentés par Jean Antonin
Gitenet et Sune Watell, Paris : L'Harmattan (Lettres nordiques),
2007
| - Hans Henrik Brummer, « Ernst Josephson : målare och diktare », Stockholm : Norstedt, 2001
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mise-à-jour : 6 octobre 2017 |
 | Ernst Josephson : Autoportrait signé Velasquez (Bréhat, 1888) |
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