Raphaël Confiant

Rue des Syriens

Mercure de France

Paris, 2012

bibliothèque insulaire

   
Martinique
parutions 2012
Rue des Syriens / Raphaël Confiant. - Paris : Mercure de France, 2012. - 371 p. ; 21 cm.
ISBN 978-2-7152-3254-9

Raphaël Confiant a présidé le jury du 5e Prix du Livre Insulaire (Ouessant 2003)
NOTE DE L'ÉDITEUR : À la fin du XIXe siècle, des centaines de milliers d'habitants issus des pays du Levant — Syrie, Palestine, Liban et Jordanie — émigrèrent en Amérique du Sud et dans l'archipel des Antilles. Ils furent désignés sous le nom générique de « Syriens».

Wadi est l'un d'eux. Quand il débarque à Fort-de-France dans les années 1920, le dépaysement est total. Il est à la recherche de son oncle Bachar, qui l'a précédé en Martinique au début du siècle. Wadi a tout à construire dans ce nouveau pays où il va vivre de multiples aventures et croiser de nombreux personnages : Fanotte la superbe et fantasque revendeuse, Bec-en-Or le crieur de magasin, Ti Momo le fier-à-bras amateur de combats de coqs, des maîtres en sorcellerie, un boutiquier chinois, un prêtre hindou, et bien d'autres encore, caractéristiques du melting-pot antillais …

En célébrant l'épopée des Levantins à la Martinique, Rue des Syriens est aussi un grand roman sur l'intégration qui plaide pour une identité-mosaïque.
RAPHAËL CONFIANT : […]

Mon  roman s’étale entre 1880, date d’arrivée des premiers Syriens en Martinique et 1939-40. Si j’ai insisté sur la période de 1920, c’est parce que c’est à ce moment-là qu’a commencé leur intégration progressive dans notre société créole déjà multiraciale et multiculturelle depuis des siècles. Les Syro-libanais, pour être plus précis, sont le sixième peuple fondateur du peuple martiniquais, les derniers arrivés après les Caraïbes, les Français, les Africains, les Indiens et les Chinois. Même si leur influence a été, et est toujours, plus modeste que celle des peuples précédemment arrivés, il n’en demeure pas moins qu’ils ont apporté leur pierre à la construction de l’identité créole, à la Créolité, qui est une identité-mosaïque pour reprendre l'expression du grand écrivains martiniquais Édouard Glissant.

Les Syro-libanais ont toujours vécu un peu en retrait de la société créole par discrétion mais au niveau du petit commerce, notamment de tissu, leur rôle a été important auprès des masses populaires désargentées. De nombreux mariages mixtes se sont produits, même si aujourd’hui encore certains continuent à aller chercher une épouse en Syrie ou au Liban. Aujourd’hui, un Syro-Libanais est un Martiniquais comme les autres et il y en a même qui sont devenus des hommes politiques. En fait, notre société est divisée en deux : d’un côté les Békés ou Blancs créoles, descendants des colons français du 17e siècle et de l’autre côté, tous les autres (Noirs, mulâtres, Indiens, Chinois et Syriens). La communauté s’est enrichie à compter de la fin du 20e siècle d’arrivée de Palestiniens et de Jordaniens mais à ma connaissance, les conflits du Moyen-Orient entre chrétiens et musulmans n’ont pas été transportés à la Martinique.

[…]

« Les Syro-Libanais sont le sixième peuple fondateur du peuple martiniquais », interview recueillie par Laurent De Saint Perier, Jeune Afrique, septembre 2012
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Rue des Syriens », Paris : Gallimard (Folio, 5659), 2013
Sur le site « île en île » : dossier Raphaël Confiant

mise-à-jour : 19 mars 2019
Raphaël Confiant : Rue des Syriens
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