Andrea Camilleri

Noli me tangere — Ne me touche pas, trad. par Serge Quadruppani

Métailié - Bibliothèque italienne

Paris, 2018
bibliothèque insulaire
   
Méditerranée

parutions 2018

Noli me tangere — Ne me touche pas / Andrea Camilleri ; traduit de l'italien (Sicile) par Serge Quadruppani. - Paris : Éd. Métailié, 2018. - 138 p. ; 22 cm.
ISBN 979-10-226-0778-0
… cette route qui m'effraie, justement parce que,
une fois qu'on l'a prise,
elle n'offre plus de possibilité de retour.

p. 88

Andrea Camilleri se détourne ici de la Sicile pour dresser le portrait d'une femme : Laura, jeune, intelligente, belle. Après de brillantes études en histoire de l'art et un mémoire sur Fra Angelico, Laura a épousé un écrivain célèbre et entrepris la rédaction d'un roman.

Laura disparaît. Si les indices recueillis par les proches et la police peinent à venir à bout du mystère, tout laisse penser qu'il ne s'agit ni d'un accident, ni d'un enlèvement, ni d'une banale fugue amoureuse.

Pour aboutir, l'enquête interroge une fresque de Fra Angelico, Noli me tangere, et ce qu'a cru y découvrir Laura. Plus tard, on croit enfin tenir un suspect, un complice peut-être ou un témoin, en la personne d'un certain docteur Reilly : il s'agit de Sir Henry Harcourt-Reilly, « personnage d'une comédie d'Eliot, La cocktail party 1 » !

Mais la patience et la finesse d'un officier de police réussiront à éclairer le secret de Laura — qui s'est retirée pour ne pas se perdre.
     
1. Dans la pièce, Sir Henry est un psychiatre qui propose à l'une de ses patientes de la « réconcilier avec la condition humaine ».
EXTRAIT — Laura a facilement le béguin.
— Pour des hommes, tu veux dire ?
— Elle a le béguin pour des hommes, des enfants, des entreprises utopiques … alors, elle se dépense tout entière, se donne complètement, aveuglément, et très souvent, quand elle s'aperçoit qu'elle s'est offerte en vain, elle en sort comme desséchée et dégoûtée. Elle reçoit des blessures profondes qu'elle parvient d'une manière ou d'une autre à cacher, à dissimuler … Si ça lui fait plus de mal que d'habitude, alors elle se met au lit et y reste des journées entières sans vouloir voir personne. Complètement isolée. Elle lèche ses blessures. Mais ces blessures ne lui apprennent rien, en fait elles ne sont pas encore cicatrisées qu'elle est déjà prête à recommencer, à se jeter tête la première.
— Tu es sûr que tu es en train de me parler de Laura, Michel ?
— De qui tu veux que je te parle ?
— Il ne me semble pas que …
— Ça, c'est la Laura que je connais et que j'aime beaucoup.
— Je n'y crois pas trop.
— Pourquoi, d'après toi, comment est-elle ?
— Je me trompe peut-être, mais moi, et je ne suis pas le seul, j'ai toujours eu l'impression d'une femme superficielle, versatile, incapable de grands sentiments, une femme facile, pas instruite du tout …
— Tu sais qu'elle a une maîtrise ?
— Qu'est-ce que tu me racontes ?
— Elle a une maîtrise en histoire de l'art avec un mémoire sur Fra Angelico. Mention très honorable avec félicitations du jury.
— T'es pas en train de me raconter des bobards ?
— J'ai dû beaucoup insister, mais elle me l'a fait lire. Vraiment remarquable. Très subtil. Son professeur était enthousiaste. Il la voulait comme assistante, mais elle a refusé.


pp. 19-20
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • Andrea Camilleri, « Noli me tangere », Milano : Mondadori, 2016
  • Fra Angelico, Noli me tangere (c. 1440), Florence : Museo di San Marco
  • T.S. Eliot, « The cocktail party », Londres : Faber and Faber, 1950
  • T.S. Eliot, « La cocktail party » trad. de l'anglais par Henri Fluchère, Paris : Seuil (Pierres vives), 1952
Andrea Camilleri est un auteur prolifique : le catalogue de la Bibliothèque nationale de France compte sous son nom plus de 200 notices (ouvrages imprimés ou numériques) et le catalogue de la Biblioteca nazionale centrale di Roma en compte près de 300. Ne sont donc mentionnés ici que les ouvrages déjà présentés sur le site, ou qui le seront prochainement.
  • « La forme de l'eau », Paris : Fleuve noir, 1998 ; Paris : Fleuve noir, 2000 ; Paris : Pocket, 2001
  • « Chien de faïence », Paris : Fleuve noir, 1999 ; Paris : Pocket, 2001
  • « Un mois avec Montalbano », Paris : Fleuve noir , 1999 ; Paris : Pocket, 2013
  • « L'opéra de Vigàta », Paris : Métailié, 1999, 2018 ; Paris : Seuil (Points, 874), 2001 ; Paris : Points (Points, P874), 2006
  • « Le coup du cavalier », Paris : Métailié, 2000, 2006
  • « Le voleur de goûter », Paris : Fleuve noir, 2000 ; Paris : Pocket, 2002
  • « La disparition de Judas », Paris : Métailié, 2002, 2005
  • « Un filet de fumée », Paris : Fayard, 2002 ; Paris : Librairie générale française (Le Livre de poche, 15511), 2003
  • « La peur de Montalbano », Paris : Fleuve noir, 2004 ; Paris : Pocket, 2008
  • « La pension Eva », Paris : Métailié, 2007, 2018 ; Paris : Points (P2048), 2008
  • « Privé de titre », Paris : Fayard, 2007 ; Paris : Librairie générale française (Le Livre de poche, 31330), 2009
  • « Petits récits au jour le jour », Paris : Fayard, 2008
  • « Un été ardent », Paris : Fleuve noir, 2009 ; Paris : Pocket, 2010
  • « Le ciel volé, Dossier Renoir », Paris : Fayard, 2010
  • « Intermittence », Paris : Métailié, 2011 ; Paris : Points (P2923), 2012
  • « La chasse au trésor », Paris : Fleuve noir, 2015 ; Paris : Pocket, 2016

mise-à-jour : 17 juillet 2019
Andrea Camilleri : Noli me tangere — Ne me touche pas
Andrea Camilleri,
né à Porto Empedocle (Sicile)
est mort à Rome le 17 juillet 2019
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15 juin 2007
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