EXTRAIT

[…] Le celtisme frémit dans [les toiles de Roger Lucien Dufour]. Presque chacun des Sénans et des Sénanes qu'elles représentent, a l'air lui aussi, avec les héros du dramaturge Samuel Beckett, d'attendre Godot, ce personnage tout-puissant qui n'arriva jamais et qui doit désigner Dieu. […] Le sociologue qui n'aura pas laissé à la porte ses passions professionnelles interprètera le témoignage porté par Dufour comme une étude involontaire sur une île qui se dépeuple. Dont la population vieillit … Même si cela était, au royaume de l'art les survivances et les revivances n'offrent rien d'impossible. La palette de Dufour ne croit pas dans la décadence. L'emploi grandiose qu'elle fait entre autres des blancs et des gris, les comblant d'une énergie et d'une richesse que ne soupçonnaient pas les âmes faibles, va dans le sens de la joie et de la fécondité. Godot reviendra. Et ces hommes et ces femmes dont nous ne captons pas le regard le savent. ☐ p. 24