Mimi Barthélémy

Une très belle mort [suivi de] Caribana

Éd. Lansman

Carnières (Belgique), 2003
bibliothèque insulaire
   
Haïti
des femmes et des îles
parutions 2003
6ème édition du Prix du Livre Insulaire (Ouessant 2004)
ouvrage sélectionné
Une très belle mort. Caribana / Mimi Barthélémy. - Carnières (Belgique) : Lansman, 2003. - 45 p. : ill. ; 21 cm. - (Nocturnes Théâtre).
ISBN 2-87282-401-4
Mimi Barthélémy a participé au 6e Salon du Livre Insulaire (Ouessant, 19-22 août 2004). 
NOTE DE L'ÉDITEUR : Une très belle mort — Vieille Iguane veut retrouver les siens de l'autre côté de l'étang. Sur son chemin elle rencontre Flamant rose, éperdument seul, et lui propose de faire route ensemble. Chemin faisant, elle commence à lui raconter sa jeunesse. Mais les êtres chers de son passé surgissent et accaparent la parole, l'empêchant d'aller plus loin dans son récit.

Caribana — Timoun Fou, prise d'une de ses nombreuses crises de somnanbulisme, retrouve les restes d'une lettre dans un coffre enfoui sous terre. Elle se souvient avoir elle-même mis cette lettre en lambeaux quand elle était âgée d'à peine trois ans. Voilà qui aiguise sa curiosité mais sa mère ne se montre pas très réceptive à répondre à ses questions …
       
Mimi Barthélémy s'est d'abord lancée dans une quête personnelle à travers le conte sur son identité de femme haïtienne vivant hors de son pays. D'expériences concrètes sur le terrain à un doctorat sur le “ théâtre de l'identité dans les minorités ”, elle s'est tracé un chemin qui l'amène aujourd'hui à tisser deux langues (le français et le créole) dans le souci de transmettre ce qu'elle a reçu en partage et d'en être le témoin à part entière au sein de la francophonie.
EXTRAIT

Un jour, les hommes étaient à la rivière, ils se baignaient, ils s'ébrouaient, quand il se mit à pleuvoir. Comme ils regardaient la pluie tomber, ils virent glisser de certains arbres, parmi les branches, des sortes d'êtres qui n'étaient ni homme ni femme et qui n'avaient nature ni de mâle ni de femelle. Ils s'élancèrent pour les capturer, mais ces sortes d'êtres-là étaient insaisissables comme des anguilles. Sur ordre du Cacique, on s'en fut quérir des Indiens Caracaracols galeux aux mains rugueuses, à qui ces sortes d'êtres ne pourraient point échapper. Grâce aux Caracaracols galeux aux mains rugueuses, les hommes obtinrent gain de cause. Ils tinrent alors conseil pour trouver comment ils pourraient transformer leurs proies en femmes et songèrent à Inriri, l'oiseau charpentier, celui qui creuse les arbres. Ils le capturèrent et l'attachèrent aux corps de ces sortes d'êtres, à qui ils avaient lié les pieds et les mains. Inriri l'oiseau charpentier, croyant qu'il s'agissait d'un arbre, creusa là où se trouve d'habitude la nature des femmes.

De cette façon les hommes de ce temps-là eurent des femmes, selon le récit du plus vieil oiseau charpentier mâle que j'ai eu la chance d'entendre taper sur mon avocatier et que j'ai pu interroger.

Caribana, pp. 36-37

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • Mimi Barthélémy, « Haïti, la perle nue » avec Gérard Barthélémy, Châteauneuf-le-Rouge : Éd. Vents d'ailleurs, 1999

mise-à-jour : 29 avril 2013
UNE TRÈS BELLE VIE
Née à Port-au-Prince le 3 mai 1939,
Mimi Barthélémy, actrice, chanteuse, conteuse, écrivain — et merveilleuse amie — est morte le 27 avril 2013.

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