Gary Victor

À l'angle des rues parallèles

Éd. Vents d'Ailleurs

Châteauneuf-le-Rouge, 2003

bibliothèque insulaire

   

édité en Haïti

parutions 2003

5ème édition du Prix du Livre Insulaire (Ouessant 2003)
prix fiction

« Laissez toute espérance » — Ce pourrait être l'avertissement au lecteur du roman de Gary Victor.
Haïti est montrée en proie à ses propres démons et aux démons du monde extérieur — des démons qui s'acharnent. La désespérance est telle que les miroirs, soudain, renoncent à renvoyer l'image d'un monde qui, inéluctablement, vire au cauchemar.
Ici, l'ultime miroir qui remplisse sa fonction est celui que tend l'auteur : son roman. Avec détermination et lucidité, avec amour, Gary Victor désigne le chemin de croix du peuple d'Haïti ; les chapitres sont autant de tragiques stations.
Mais le geste du romancier pose un défi — le dernier espoir, l'espoir.

Jacques Bayle-Ottenheim, Membre du Jury

À l'angle des rues parallèles / Gary Victor. - Châteauneuf-le-Rouge : Vents d'Ailleurs, 2003. - 187 p. ; 23 cm.
ISBN 2-911412-23-0

NOTE DE L'ÉDITEUR : Nous sommes en Haïti, à Port-au-Prince, en pleine dérive anarcho-populiste. L'Élu, qui contrôle les organisations populaires, veut le pouvoir absolu pour établir un nouvel ordre des choses. Mais tout, bien sûr, n'est que mensonge et manipulation.

Dans cette folie nourrie de misère et de mythe, Éric, mis à pied dans le cadre des programmes d'ajustement structurel, décide d'éliminer ceux qu'il croit être responsables de sa déchéance.

Mais parallèlement à sa course folle de tueur psychopathe, les miroirs deviennent aveugles, l'écriture s'inverse, une statue, le P'tit Saint Pierre, court les rues et l'Élu qui rêve du nouvel Haïtien fait assassiner Dieu.

Du polar à l'anticipation, pied de nez au réalisme merveilleux, « À l'angle des rues parallèles » est, à ce jour, le récit le plus violent, le plus subversif et aussi le plus inquiétant de la littérature haïtienne.

EXTRAIT

Je laissai mes regards errer dans une vallée, zone autrefois protégée, mais que la marée des pauvres en provenance des campagnes commençait maintenant à coloniser. C'étaient des gens du gouvernement qui, profitant de leur position, louaient aux pauvres soit des lopins de terre, soit des habitations sommaires construites souvent en l'espace d'une nuit. Au sommet des collines surplombant la vallée, un quartier riche en pleine expansion. Je me surpris à constater que l'occupation de l'espace physique par les riches et les pauvres obéissait à la même logique. Des deux côtés, les habitats s'élevaient au hasard de l'appropriation des lieux. La différence entre les riches et les pauvres dans ce pays repose uniquement sur une question de sous. Pour le reste, leurs cerveaux sont programmés de la même manière. Pays en dehors ! Divagations d'intellectuels et de coopérants. La nation dans toutes ses composantes s'était terrée, épouvantée, comme des cloportes sous une pierre durant une éclipse solaire ; du prétendu bourgeois, en passant par des imposteurs d'intellectuels, jusqu'au laissé-pour-compte des bidonvilles qui se faisait des extra en brisant des vitres de véhicules.

pp. 28-29

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « A l'angle des rues parallèles », Port-au-Prince : Imprimeur II, 2000
→ Thierry Leclère, « King créole : portrait de Gary Victor », Télérama, n° 2953, 19 août 2006
Sur le site « île en île » : dossier Gary Victor

mise-à-jour : 30 décembre 2013

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