Grains d'Aran / Dominique
Beugras ; dessins de Tony Dee ; photographies d'Erwan
Mordelet et Marcel Riot. - Paris : La Bibliothèque,
2004. - 120 p. : ill. ; 17 cm. - (L'Écrivain
voyageur).
ISBN 2-909688-33-X
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NOTE DE L'ÉDITEUR : Des grains : ces îles minuscules
dans l'Océan, des grains, ces textes qui ont germé
avant de s'épanouir en mots imprimés, des grains,
ces notations brèves sur des moments fugitifs, ces petites
choses peu encombrantes, mais qui se rappellent à votre
souvenir, sable sous la dent du lecteur.
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LE FIGARO LITTÉRAIRE, 9 décembre 2004 : Les îles d'Aran sont perdues
dans l'océan au large de l'Irlande. Sur ces cailloux battus
par les vents, les poètes ont chanté. L'auteur
propose un carnet de bord fait de bruits, de couleurs, de musique,
de chants, de rêves, de joies et de pleurs. A-t-on déjà
écrit sur les bruits de la mer comme elle, qui mélange
les mots et les sensations, tourne autour d'eux, les envoie plus
loin et les rattrape ? Vous connaissez cette musique de
pub — une musique « spontanée, rugueuse
et presque douloureuse des Irlandais qui la jouent ou la chantent
comme ils respirent ». On l'entend ici, où
il semble que l'on se pelotonne dans un fauteuil face à
un feu de tourbe. Et dehors, on marche « à
l'amble », profitant de l'air vif et lumineux.
B.G.F.
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EXTRAIT |
Quelle est cette forme, là-bas,
qui surgit au milieu du déchaînement des flots,
on dirait une terre. La lumière n'a fait que l'effleurer ;
j'anticipe, oui, c'est un gros rocher ou une petite île.
Mais dans cette direction, il n'y a pas de terre ou de récif.
Hy Brazil. C'est l'île absente de toutes les cartes marines,
l'île fantôme qui n'apparaît que tous les sept
ans, île trompeuse et vacillante comme une lumière
d'un autre monde. Île sur laquelle on peut aborder, mais
qu'on ne peut ensuite quitter. Image en creux d'Aran qui n'apparaît
vraiment qu'à ceux qui l'aiment et qui les retient prisonniers
à vie.
Sur Hy Brazil, le temps ne coule
plus, on reste tel qu'au jour où l'on est arrivé.
Si l'ennui saisit l'insulaire et qu'il repart vers sa terre coutumière,
au moment où il pose le pied sur le sol familier, il tombe
en poussière ; île de paradis ? Comment
expliquer alors la nostalgie qui saisit ses habitants, est-ce
à dire qu'on se lasse même du paradis, voyageurs
impénitents qui poursuivent inlassablement leur quête ?
☐ Grains de lumière, pp. 103-105
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE
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mise-à-jour : 20 juin 2009 |

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