Niccolò Ammaniti

Anna

Grasset

Paris, 2016
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Méditerranée
bestiaire insulaire

parutions 2016

Anna / Niccolò Ammaniti ; trad. de l'italien par Myriem Bouzaher. - Paris : Grasset, 2016. - 317 p. ; 21 cm.
ISBN 978-2-246-86164-5
NOTE DE L'ÉDITEUR : Sicile, 2020. Un virus mortel, « la Rouge », a déferlé sur l’Europe quatre ans auparavant et décimé la population adulte ; les jeunes, eux, sont protégés jusqu'à l'âge de la puberté. Anna se retrouve seule avec Astor, son petit frère de quatre ans. Elle doit affronter le monde extérieur avec ses cadavres, ses charognards, ses chiens errants et affamés, l’odeur pestilentielle, pour trouver, quand il en reste, des médicaments, des bougies, des piles, des boîtes de conserve, avec comme unique guide dans cette lutte pour la survie, le cahier d’instructions que lui a légué leur mère avant d’être emportée par la maladie.

Lorsqu’Astor disparaît, Anna part à sa recherche, prête à défier les bandes d’enfants sauvages qui errent à travers les rues désertes, les centres commerciaux et les bois. Mais l'ordre appartient au passé et les règles d'autrefois ont été oubliées. Pour réussir à sauver Astor, Anna va devoir en inventer de nouvelles, parcourant ce monde à l'abandon où la nature a repris ses droits, ne laissant que les vestiges d'une civilisation qui a couru à sa propre perte.
       
Né à Rome en 1966, Niccolò Ammaniti a choisi d’abandonner ses études de biologie pour se tourner vers l’écriture.
Dans un article publié par The Guardian, l'écrivain écossais John Burnside évoque les similitudes entre le roman de Niccoló Ammaniti et celui d'un illustre prédécesseur, William Golding : « Lord of the flies ». Les deux romans mettent en scène des enfants livrés à eux-mêmes et contraints à la survie dans un monde sans adultes : « As we know from Lord of the Flies […] the collapse of the traditional social order is inevitably followed first by a period of fragmentation, alienation and conflict, in which individuals struggle desperately to survive, and, second, by a tyranny of some kind ».

Anna poursuit un double but : veiller sur la vie de son petit frère et trouver une issue à l'absurde et dangereuse situation qui semble les condamner à une errance sans espoir. À ses yeux, seul le continent peut fournir une échappatoire crédible, donner un sens à cette errance et autoriser des comportements de survie inconcevables dans sa vie d'avant : « jour après jour, elle avait attrapé la maladie de l'espoir et s'était mise à croire que la Calabre serait différente » (p. 314).

En route, les rencontres ne manquent pas — presque toujours dangereuses et, sinon, le plus souvent trompeuses. Notable exception, un berger de Maremme placide molosse qu'Anna tente d'abord de tuer dans un réflexe panique de survie et qui, au fil des pages, se révèle un allié précieux puis un ami irremplaçable puis mieux encore, jusqu'à susciter ce cri du cœur : « Toi, tu es mon amour. Et moi je suis une conne » (p. 313).
EXTRAIT La mer semblait être une feuille de papier alu où étaient posées une île sombre et ronde comme un bacio Perugina et une autre, plus lointaine et petite. Au loin, elle crut apercevoir une mince bande plus opaque, peut-être n'était-ce qu'un effet d'optique ou une illusion.

Le continent.

Peut-être que de l'autre côté du Détroit le monde était redevenu comme avant, les Grands faisaient des enfants et roulaient en voiture, les magasins étaient ouverts et on ne mourait pas à quatorze ans. Peut-être que la Sicile avait été oubliée en même temps que tous ses orphelins. De toutes les légendes et hypothèses absurdes qu'elle avait entendues, celle-ci lui semblait être la seule plausible, la seule à laquelle il était possible de croire, la seule pour laquelle cela valait la peine de se bouger et d'aller voir.

[…]

Elle se tourna pour regarder vers l'intérieur de l'île. Les collines s'évaporaient l'une dans l'autre, passant du bleu à l'azur à l'indigo. Une route suivait les plis du terrain pour rejoindre, à côté d'une grue jaune, une grande construction isolée.

pp. 130-131
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Anna », Torino : Einaudi, 2015
➝ John Burnside, « Anna by Niccolò Ammaniti review — a new standard in post-apocalyptic fiction », The Guardian | July 26, 2017 [en ligne]
site internet de Niccoló Ammaniti

mise-à-jour : 14 août 2017
Niccolo Ammaniti : Anna
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