The Isle of Pines,
or, A late discovery of a fourth island in Terra Australis incognita
/ George Pine [i.e. Henry Neville]. - Londres : Allen Banks
and Charles Harper, 1668. - 9 p.-pl. ; 19 cm.
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SERGE SOUPEL : L'Angleterre possède avec
le très court The Isle of Pines (1668) de Henry
Neville un cas remarquable. Quatre femmes et un homme sont échoués
sur une île et y vivent assez bien et assez longtemps (après
avoir récupéré des marchandises sur leur
navire naufragé) pour se multiplier au point qu'à
la mort de l'homme, George Pine, devenu arrière-grand-père
à quatre-vingts ans, l'île est peuplée de
1788 âmes (cinquante-neuf ans après le naufrage).
On crut à cette fable […] mais moins en Angleterre qu'ailleurs,
et Dryden dans son Mr. Limberham s'en moqua autant que
le fit Richard Head dans le pastiche Western Wonder.
☐ Introduction (p. 19), in : Daniel Defoe,
« Vie et aventures de Robinson Crusoe »,
Flammarion (GF, 551) : Paris, 1989
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MICHEL TRÉMOUSA : En 1668 parut à Londres
le récit The Isle of Pines, or A late discovery of
a forth island near Terra Australis incognita, de Henry Neville
(1620-1694). Des traductions en furent publiées dans
toute l'Europe. Ce bref récit de neuf pages inspira un
roman allemand de plus de quatre cents pages 1,
L'Histoire curieuse et véridique de Joris Pines, natif
de Dublin en Irlande. Où sont décrits en détail
son arrivée et son séjour d'une durée
de soixante-dix ans dans une île désolée
des Terres Australes en compagnie de ses quatre femmes, savoir
une négresse et trois Blanches ; ainsi que les aventures
étonnantes qui lui advinrent dans cette île,
sa nombreuse descendance, l'institution de la polygamie continuée
par ses descendants les Pinésiens, son testament
et ses lois, la discorde entre ses enfants, leur conduite incestueuse
commandée par la nécessité ; de même
que leurs échanges avec les naturels de ces contrées,
les moeurs et les coutumes étranges qui régnaient
parmi eux.
☐ Notes du traducteur (pp. 297-298), in : Johann
Gottfried Schnabel, « L'île
de Felsenburg », Paris : Fayard, 1997 1. | « Quant à l'histoire de Joris ou George Pine, elle a pour elle, depuis
l'an 1667, d'avoir un certificat de naissance passable, mais
depuis qu'un anonyme prétend l'avoir traduite de l'anglais
en allemand en la réchauffant à la façon
d'un plat de choucroute relevé de groseilles vertes, il
en est résulté un tel pot-pourri qu'on a peine
à y retrouver les quelques parcelles de vérité
réduites en bouillie qui nagent au fond de la sauce allongée.
D'où il suit que quiconque n'a pas déjà
lu cette histoire dans d'autres livres la tiendra pour pure invention
et conséquemment jettera l'enfant avec l'eau du bain. »
— Johann Gottfried Schnabel, « L'île de
Felsenburg » op. cit., Préface de l'auteur,
p. 12 |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE
- Onofrio Nicastro (ed.), « Henry
Neville e L'Isola di Pines, col testo inglese e la traduzione
italiana di The Isle of Pines », Pisa :
SEU, 1988
- Susan Bruce (ed.), « Three
modern utopias : Utopia (Thomas More), New Atlantis
(Francis Bacon), The Isle of Pines (Henry Neville) »,
Oxford : Oxford university press (Oxford world's classics),
1999
- Chauncey Worthington Ford, « The
Isle of Pines, 1668 : an essay in bibliography »,
Boston : The Club of odd volumes, 1920
- Pierre Lurbe, « Une
utopie inverse : The Isle of Pines de Henry Neville
(1668) », Bulletin de la Sté d'études
anglo-américaines des XVIIe et XVIIIe siècles,
vol. 38, juin 1994
- Sophie Jorrand, « Le
discours narratif dans The Isle of Pines d'Henry Neville :
enchâssements et décalages », Cahiers
Réforme et contre-Réforme (Université Blaise
Pascal), n° 6, juin 2002
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mise-à-jour : 4 novembre 2005 |

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