Guillaume Le Bronnec

La vie de Gauguin aux îles Marquises (depuis son arrivée en 1901 jusqu'à sa mort en 1903)

Sté des Études Océaniennes - Bulletin n° 106, mars 1954

Papeete, 1954
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peintres des îles
Gauguin

livres sur les Marquises
La vie de Gauguin aux îles Marquises (depuis son arrivée en 1901 jusqu'à sa mort en 1903) / Guillaume Le Bronnec. - Bulletin de la Sté des Études océaniennes (Papeete), n° 106, mars 1954, pp. 198-211
[Guillaume Le Bronnec] avait vu défiler aux Marquises tout ce que les instituts de recherches de l'un et l'autre monde y envoyaient d'archéologues, d'ethnographes, de chercheurs de moustiques, d'oiseaux ou de papillons, de pêcheurs et de biologistes marins. Il avait aidé de son mieux tous ces seigneurs de la science, et s'était instruit à leur contact. … Il était d'ailleurs aussi généreux que savant.

☐ Patrick O'Reilly, notice nécrologique de Guillaume Le Bronnec,
Journal de la Société des océanistes [en ligne], 1968 | 24/24 | pp. 127-128

Peu de temps après avoir débarqué à Atuona en mai 1951, l'ethnologue suédois Bengt Danielsson fait la connaissance de Guillaume Le Bronnec, un Breton installé depuis une quarantaine d'années aux Marquises “ au milieu d'une grande cocoteraie, dans une maison spacieuse et confortable ”. Guillaume Le Bronnec n'est pas un colon ordinaire, au contraire : “ sa bibliothèque, comprenant aussi bien des romans que des ouvrages scientifiques, en quatre langues, occupait une pièce entière. Sans aucune malice, je dirais qu'à juger de l'état dans lequel se trouvait sa plantation, l'heureux propriétaire d'une telle bibliothèque consacrait certainement plus de temps à cultiver son esprit que ses terres. ”

Pour Bengt Danielsson, Guillaume Le Bronnec va se révéler le meilleur des intercesseurs entre l'Europe et les îles Marquises ; il va également lui transmettre un précieux témoignage, minutieusement recueilli, sur les deux dernières années de la vie de Paul Gauguin. Pour la première fois, on est en mesure de dépasser le mythe romanesque mais imprécis et brouillon qui s'est développé sur la foi des témoignages de Segalen, puis de l'écrivain anglais Robert Keable et de Renée Hamon.

Guillaume Le Bronnec n'arrive aux Marquises qu'en 1910, sept ans après le décès de Gauguin, sept ans aussi après le bref passage de Segalen ; mais c'est pour y faire sa résidence définitive, apprendre à connaître les lieux et leur génie, nouer des relations durables avec les Marquisiens et les colons ; mieux, pour y fonder une famille. Le temps devient alors un précieux allié, et il peut mener une enquête objective auprès de tous ceux qui ont connu Gauguin, suivi les péripéties de sa vie, l'ont apprécié ou se sont heurtés à lui : Nguyen Van Cam (Ky Dong), P. Guilletoue, Tioka, Haapuani, Tohotahua, et de nombreux autres.

Guillaume Le Bronnec a pris le temps d'écouter ses interlocuteurs, et se borne à transcrire leurs propos ; il ne s'interpose pas, ne juge pas, et sa relation n'est jamais anecdotique. C'est pourquoi Bengt Danielsson incita Le Bronnec à publier les principaux apports de son enquête, ce qui fut fait en 1954 1. Plus tard, cette rencontre décisive avec Guillaume Le Bronnec poussa Bengt Danielsson à poursuivre et approfondir sa réflexion sur la vie et l'œuvre de Gauguin en Polynésie : l'édition originale de “ Gauguin à Tahiti et aux îles Marquises ” est parue à Stockholm en 1964.
       
1. L'article a été repris ultérieurement dans La Gazette des Beaux-Arts (Paris, janvier-avril 1956).
JEAN-YVES MEYER : Le Breton Guillaume Le Bronnec (1884-1968) arrivé à Tahiti en 1909, y a laissé à la fois un héritage scientifique et une grande famille sur l'île de Hiva Oa où il s'était fixé. Naturaliste dans l'âme (…), il a guidé sur le terrain, informé et collaboré avec les nombreux scientifiques en mission aux Marquises : ceux de la “ Bayard Dominick Expedition ” en 1920-21, de la “ Whitney South Sea Expedition ” en 1920-23 et de la “ Pacific Entomological Survey ” en 1928-30 (…). Il a également collecté seul plusieurs centaines d'arthropodes et de plantes terrestres (son herbier a été déposé au Smithsonian Institution de Washington par M.-H. Sachet) lors de prospections avec une petite équipe de Marquisiens dans l'ensemble de l'archipel et sur les plus hauts sommets accessibles. De nombreux taxons endémiques des Marquises portent désormais son nom (…).

☐ Carnets de terrain de JYM : grand(e)s naturalistes de Polynésie, Evelyn Cheesman et Guillaume Le Bronnec (Janvier 2012) [en ligne]

mise-à-jour : 31 août 2021
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