Hélène Prigent

Paul Gauguin, 1848-1903, choix de textes

Éd. de La Martinière / Éd. Xavier Barral

Paris, 2003

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peintres des îles
Gauguin
parutions 2003
Paul Gauguin, 1848-1903 / choix de textes établi et présenté par Hélène Prigent. - Paris : La Martinière ; Xavier Barral, 2003. - 63 p. : ill. ; 16 cm. - (Voix, 9).
ISBN 2-84675-100-5

Hélène Prigent propose un choix de textes de Paul Gauguin, extraits de ses écrits et de sa correspondance ; s'y reflètent les goûts, les aspirations, les déceptions également du peintre. Ce petit recueil d'une cinquantaine de pages doit faciliter l'accès à une œuvre dense et attachante.

Il est donc à souhaiter que les lecteurs curieux, stimulés par cette approche restrictive — c'est la loi du genre 1 — se tournent ultérieurement vers les deux sources avouées par l'auteur de cette recension : le classique recueil édité par Daniel Guérin, Oviri (Gallimard) et les Lettres à sa femme et à ses amis (Grasset).

1.Mais la nécessité du choix qui fonde une telle entreprise ne doit pas brouiller ou fausser la lecture : dans son introduction — D'un rêve sans retour —, Hélène Prigent accuse Gauguin d'une « cruelle indifférence » envers ses proches, Mallarmé, Pissarro, Van Gogh … En quête de « quelques mots chaleureux » sur Mallarmé elle aurait pu trouver, parmi de nombreux exemples infirmant un soupçon trop rebattu, cette lettre à Daniel de Monfreid (Tahiti, 12 décembre 1898) : « J'ai lu, dans le Mercure la mort de Stéphane Mallarmé et j'en ai eu beaucoup de chagrin. Encore un qui est mort martyr de l'art : sa vie est au moins aussi belle et aussi digne que son œuvre » ; et Gauguin a souvent souligné sa dette envers Pissarro comme l'affection qu'il portait à Va Gogh.
EXTRAIT

Je t'écris le soir. Ce silence la nuit à Tahiti est encore plus étrange que le reste. Il n'existe que là, sans un cri d'oiseau pour troubler le repos. Par-ci, par-là, une grande feuille sèche qui tombe mais qui ne donne pas l'idée du bruit. C'est plutôt comme un frôlement d'esprit. Les indigènes circulent souvent la nuit mais pieds nus et silencieux. Toujours ce silence. Je comprends pourquoi ces individus peuvent rester des heures, des journées assis sans dire un mot et regarder le ciel avec mélancolie. Je sens tout cela qui va m'envahir et je me repose extraordinairement en ce moment.

Lettre à Mette, Tahiti, juillet 1991

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • Paul Gauguin, « Oviri, écrits d'un sauvage » choisis et présentés par Daniel Guérin, Paris : Gallimard (Folio-essais, 132), 1974
  • Paul Gauguin, « Lettres à sa femme et à ses amis » recueillies, annotées et préfacées par Maurice Malingue, Paris : Grasset (Cahiers rouges), 1992

mise-à-jour : 19 juillet 2005

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