CÉCILE FLIPO : Arrivé à Tahiti à
l'âge de trente ans, en 1956, et après avoir découvert
son don inné pour la peinture une dizaine d'années
plus tard, François Ravello nous offre à travers
ses peintures un témoignage marquant de ce que furent
les Îles du Vent de son époque.
Dans ses œuvres, il figure la
vie et chacun de ses tableaux vient interpréter la Polynésie
qu'il aime, celle qu'il a vécue avec son coeur et son
âme.
Dans son atelier à deux
pas du fare principal de sa demeure, Ravello se rendait tous
les jours avant le lever du soleil, car il aimait écouter
la nature s'éveiller tout autour de lui.
Quelques
pinceaux, des tubes de gouache : le travail pouvait alors prendre
forme. Ravello peignait comme un sculpteur qui découvre petit
à petit son œuvre. Sur des supports de bois, au
préalable préparés, il posait d'abord les
attitudes de ses personnages, puis il les enveloppait dans leur
contexte. Le trait était simple, les couleurs
épurées et très douces. Une dominante de
camaïeux, rouge, melon, rose ou bleu de sorte qu'une certaine
nostalgie semble sourdre de ses œuvres. Il peint la
Polynésie en masses colorées, sans détails, ni
fioritures inutiles. Aucune ombre, juste des aplats pour simplifier le
trait à son extrême. La composition des formes et
l'harmonie des couleurs donnent de la force au tableau …
En touche finale, une couche
de vernis ajoute de la profondeur et de la transparence à
ses couleurs. Sa palette possède des variantes intéressantes
et toute la subtilité des teintes ressort une fois le
tableau terminé.
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