David Alliot

« Le communisme est à l'ordre du jour » : Aimé Césaire et le PCF

Pierre Guillaume de Roux

Paris, 2013

bibliothèque insulaire

   
Martinique
parutions 2013
« Le communisme est à l'ordre du jour » : Aimé Césaire et le PCF / David Alliot. - Paris : Pierre Guillaume de Roux, 2013. - 382 p. ; 23 cm.
ISBN 978-2-36371-050-5
… il nous faudra avoir (…) la force d'inventer au lieu de suivre …

Aimé Césaire, Lettre à Maurice Thorez — citée p. 241

Dans la vie publique d'Aimé Césaire, poésie et politique occupent une place de premier plan, semblent puiser leur énergie à une source unique, s'accompagnent, entrent en résonance, se heurtent ou se confortent.

En enquêtant sur la relation tourmentée entre le poète martiniquais et le parti communiste, David Alliot ne se borne pas à éclairer ce qui pourrait apparaître aux yeux de certains comme les zones d'ombre d'un engagement déterminé d'abord, puis circonspect, puis réticent — jusqu'à l'éclatante rupture qu'assène la Lettre à Maurice Thorez (1956) ; il détecte et analyse l'impact des ébranlements éprouvés dans le champ politique sur l'œuvre littéraire en cours. Après 1956, la veine strictement poétique cède le pas à l'expression théâtrale. Est-ce, comme le suggère David Alliot, le choc en retour du Séisme qu'évoque un poème de Ferrements ?

tant de grands pans de rêve
de parties d'intimes patries
effondrées
tombées vides et le sillage sali sonore de l'idée
(…)

cité p. 295

L'enquête qui lève le soupçon de duplicité et souligne la cohérence d'un engagement s'appuie sur une lecture attentive des textes, sur de nombreux témoignages et documents souvent inédits.
      
David Alliot est né en 1973 et travaille dans l'édition. Il a déjà publié plusieurs ouvrages consacrés à Louis-Ferdinand Céline, sa deuxième passion littéraire.
EXTRAITS
Le communisme est à l'ordre du jour. Derrière cette phrase tirée d'un de ses poèmes se cache une foi inébranlable envers le communisme, et une déception qui sera à la hauteur des espérances qu'il avait mises dans son Parti. Mais même après 1956, il est certain que le député-maire de Fort-de-France est resté fidèle aux idéaux de sa jeunesse. En créant le Parti communiste martiniquais, il souhaitait promouvoir un communisme proche des aspirations du peuple qui ne fût plus un communisme d'appareil, aux intrigues byzantines, et dirigé par Moscou. En 1956, Aimé Césaire revendiquait un « communisme à visage humain ». C'est exactement ce que demandaient alors les populations à Budapest, Prague, ou Varsovie, avant d'être écrasés par les chars soviétiques.

Avant-propos, p. 12
« Le communisme est à l'ordre du jour » écrivait Aimé Césaire en 1950. Nul doute qu'il le pensait sincèrement. Nul doute qu'il n'a cessé de le penser. S'il a adhéré au Parti communiste, c'est par pragmatisme, plutôt que par conviction. Il savait que pour parvenir à faire triompher ses idées, il avait besoin d'un parti politique. Si, dans un premier temps, Aimé Césaire a cru que le Parti communiste français pouvait être le vecteur de ses combats, et apporter un poids politique à ses revendications, il a finalement compris qu'il n'en était rien. Le contexte de l'époque, et les contradictions de ce même Parti l'ont contraint au départ, sans que pour autant il renie son engagement. Marxiste, Aimé Césaire l'a toujours été, comme le prouvera le Congrès constitutif du Parti progressiste martiniquais, véritable décalque des revendications  qu'il avait exprimées dans la « Lettre à Maurice Thorez » : développement économique, meilleures conditions de vie, justice sociale pour tous, et gestion des affaires martiniquaises par les élus du peuple de Martinique. Une règle de bon sens politique qui lui a toujours été refusée par le Parti. « Le communisme est à l'ordre du jour », oui, mais un communisme à visage humain, un communisme « tropical », loin des bureaux gelés des dirigeants du Kremlin, qui n'ont certainement jamais entendu parler de l'île de Saint-Martin …

Epilogue, pp. 296-297
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • David Alliot, « Aimé Césaire, le nègre universel », Gollion (Suisse) : Infolio (Illico), 2008
  • « Le tapuscrit du Cahier d'un retour au pays natal d'Aimé Césaire » présenté par David Alliot, Paris : Assemblée nationale, 2008 (hors commercee)

mise-à-jour : 1er avril 2021

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