Jean-Luc Godard

Les années Cahiers, 1950 à 1959

Flammarion
- Champs arts, 740

Paris, 2007
bibliothèque insulaire
   
des femmes et des îles

parutions 2007

Godard par Godard (vol. I) : Les années Cahiers, 1950 à 1959 / éd. présentée par Alain Bergala. - Paris : Flammarion, 2007. - 252 p.-[8] p. de pl. : ill. ; 18 cm. - (Champs arts, 740).
ISBN 978-2-08-120297-9
Dans l'histoire du cinéma, il y a cinq ou six films dont on aime à ne faire la critique que par ces seuls mots : « C'est le plus beau des films ! » Parce qu'il n'y a pas plus bel éloge. (…) Cinq ou six films, ai-je dit, + 1, car Sommarlek est le plus beau des films.

Jean-Luc Godard, Bergmanorama, Cahiers du cinéma | 85  | Juillet 1958

NOTE DE L'ÉDITEUR
: Durant ses études d'anthropologie à la Sorbonne, Jean-Luc Godard fréquente assidûment les ciné-clubs de la capitale. Il noue des relations d'amitié avec André Bazin, Claude Chabrol, François Truffaut, Jacques Rivette et Éric Rohmer. Godard est l'une des premières signatures du magazine la Gazette du cinéma fondée par Rohmer. Lorsque André Bazin fonde les Cahiers du cinéma en 1951, Godard, Rivette et Rohmer sont parmi les premiers à y écrire. Les Cahiers du Cinéma dans les années 50, « c'était notre seul foyer, affirmait Godard, et moi j'y étais presque plus que les autres. À partir de deux heures on allait aux Cahiers, puis au cinéma, et on revenait le soir. Pendant très longtemps, j'ai fait des paquets d'expédition aux abonnés … ».
De 1950 à 1959, Jean-Luc Godard écrit dans les Cahiers du cinéma, apprenant à aimer et faisant aimer de nombreux cinéastes, de Bergman à Nicholas Ray. La notion de cinéma d'auteur était née. En 1959, Godard tournait À bout de souffle, son premier long-métrage. Ce livre regroupe la plupart de ces articles, pour certains de véritables manifestes de la « Nouvelle Vague ».       
EXTRAITS
Quand parut Vadim, nous l'applaudîmes d'être à l'heure juste alors que la plupart de ses confrères retardaient encore d'une guerre. Quand nous vîmes les grimaces poétiques de Giulietta Massina, nous applaudîmes de même Fellini dont la fraîcheur baroque sentait bon le renouveau. Mais cette renaissance du cinéma moderne, cinq années plus tôt, le fils d'un pasteur suédois l'avait déjà portée à son apogée. A quoi rêvions-nous donc quand sortit Monika sur les écrans parisiens ? Tout ce que nous reprochions encore de ne pas faire aux cinéastes français, Ingmar Bergman l'avait déjà fait. Monika, c'était déjà Et Dieu créa la femme, mais réussi de façon parfaite. Et ce dernier plan des Nuits de Cabiria, lorsque Giulietta Massina fixe obstinément la caméra, avons-nous oublié qu'il est déjà, lui aussi, dans l'avant-dernière bobine de Monika ? Cette brusque conspiration entre le spectateur et l'acteur qui enthousiasme si fort André Bazin, avons-nous oublié que nous l'avions vécue avec mille fois plus de force et de poésie, lorsque Harriett Andersson, ses yeux rieurs tout embués de désarroi rivés sur l'objectif, nous prend à témoin du dégoût qu'elle a d'opter pour l'enfer contre le ciel. N'est pas orfèvre qui veut. N'est pas en avance sur les autres qui le crie sur les toits. Un auteur véritablement original est celui qui ne déposera jamais ses scénarii à la société du même nom. Car est neuf, nous prouve Bergman, ce qui est juste, et sera juste ce qui est profond.

Bergmanorama, Cahiers du cinéma | 85  | Juillet 1958
Il faut avoir vu Monika rien que pour ces extraordinaires minutes où Harriet Andersson, avant de recoucher avec un type qu'elle avait plaqué, regarde fixement la caméra, ses yeux rieurs embués de désarroi, prenant le spectateur à témoin du mépris qu'elle a d'elle-même d'opter volontairement pour l'enfer contre le ciel. C'est le plan le plus triste de l'histoire du cinéma.

Monika, Arts | 680  | 30 Juillet 1958
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • Ingmar Bergman, « Laterna magica », Paris : Gallimard, 1987 ; Gallimard (Folio, 2238), 1991
  • Ingmar Bergman, « Images », Paris : Gallimard, 1992
  • Ingmar Bergman, « Cris et chuchotement [suivi de] Persona [et de] Le lien », Paris : Gallimard (Folio, 2620), 1994
  • Ingmar Bergman, « Monika », Paris : L'Avant-scène Cinéma (567, décembre 2007), 2007
  • Per Anders Fogelström, « Sommaren med Monika », Stockholm : Bonnier, 1951
Le visage comme une île (Ingmar Bergman, I) : « Un été avec Monika » (1953), Nouvelles du front, 12 janvier 2017 [en ligne]
 LE CINÉMA SUR LE SITE DES LITTÉRATURES INSULAIRES
En l'absence d'une sélection suffisamment développée, la liste qui suit regroupe quelques unes des références dispersées sur l'ensemble du site.
site du Bergman Center sur l'île de Fårö (Suède)

mise-à-jour : 15 septembre 2022
Jean-Luc Godard
Paris (1930) - Rolle, Suisse (2022)
Jean-Luc Godard : Les années Cahiers, 1950 à 1959
Harriet Anderson (Monika)
Harriet Andersson
Sommaren med Monika
Harriet Andersson (Monika)
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