King Kong /
Delos W. Lovelace ; conçu par Egdar Wallace et
Merian C.
Cooper ; traduit de l'américain par Robert Latour.
-
Paris : Librio, 2005. - 126 p. ;
21 cm. - (Librio,
746).
ISBN
2-290-35142-3
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NOTE
DE L'ÉDITEUR
: Une île de cauchemar perdue au milieu des
mers, peuplée
d'animaux énormes et féroces, survivants
fantastiques de
la préhistoire : c'est là que
débarque
l'équipe de l'intrépide Denham,
cinéaste
prêt à tout pour impressionner les foules.
C'est
là surtout que vit le plus surprenant héros que
l'on puisse filmer. Kong, le gigantesque dieu-monstre auquel les
indigènes offrent comme épouses leurs vierges
terrorisées ! Mais en voyant parmi les
étrangers
venus sur leur île une femme blanche à la longue
chevelure
de soie blonde, leur sorcier, émerveillé,
décide
de faire présent de cette « femme en
or »
au dieu redouté. Et Anne, la douce et jeune actrice
engagée par Denham, est enlevée par les guerriers
de la
tribu et livrée à Kong …
|
LAURIC
GUILLAUD
:
Des roulements de tambour dans la nuit, une jungle
impénétrable où
résonnent les cris de créatures monstrueuses, des
indigènes terrorisés
par un dieu avide de sacrifices, tel est le décor
inoubliable d'un film 1
devenu depuis un classique du cinéma fantastique.
Une
expédition explore une île non portée
sur les cartes 2,
là où survit un gorille gigantesque, le dieu
Kong. Celui-ci s'éprend
d'une jeune et belle actrice qui s'est jointe à
l'expédition et qu'on
lui a offerte en holocauste. Après le sauvetage de la Belle,
la Bête
est capturée afin d'être exposée
à la curiosité du public new-yorkais.
Kong s'échappe (…) et s'enfuit dans les rues de
la métropole tenant
l'actrice prisonnière. Personne n'a oublié le
paroxysme de l'histoire
au sommet de l'Empire
State Building. On
connaît le mythe de la Belle et la Bête
fondé sur un
amour hors norme qui voit la Belle se laisser séduire par la
Bête, symbole de l'animalité repoussante. Un mythe
qui
constitue l'apogée du romantisme où l'amour
délivre de la mort. Rarement monstre fut plus
émouvant,
plus humain, plus tendre que King Kong, au point d'élever le
mythe de la Belle et la Bête, cité à
plusieurs
reprises dans le scénario, à des hauteurs
insoupçonnées et tragiques (…). Sous
couvert de
l'aventure se développait une légende
éternelle
réactivée de manière somptueuse et
terrifiante.
☐ « King
Kong ou la revanche des mondes perdus »,
pp. 7-8
1. |
Le
« roman » de D.W. Lovelace a
été écrit un an avant le tournage du
film
(1933) sur la base du scénario élaboré
par Merian C. Cooper, Edgar
Wallace et Ruth Rose, la femme d'Ernest C. Schoedsack
(co-réalisateur
du film avec Merian C. Cooper). |
2. |
Dans
l'océan Indien, « à l'ouest de
Sumatra »
— « King
Kong »,
p. 29 |
|
EXTRAIT |
— Un mur !
murmura Englehorn.
—
Et quel mur ! approuva Denham. Construit il y a si longtemps
que
les descendants de ses bâtisseurs sont retombés
dans
l'état sauvage et ont complètement
oublié la
remarquable civilisation qui avait édifié le
bouclier
dont dépend maintenant leur existence. Mais le mur est
aujourd'hui aussi solide qu'il l'était il y a des
millénaires.
Denham accentua
cette affirmation d'un signe de tête.
— Les
indigènes veillent à ce qu'il ne s'affaiblisse
pas. Ils ont besoin de lui.
—
Pourquoi ? demanda Driscoll toujours avide de savoir.
— Parce
qu'il y a quelque chose, de l'autre
côté … quelque chose qui leur
fait peur.
— Une
tribu ennemie, je suppose, murmura Englehorn.
Denham regarda de
biais le capitaine, puis ses yeux se fermèrent ; il
s'assit et sortit son paquet de cigarettes.
— L'un de
vous deux, interrogea-t-il, a-t-il entendu parler
de … Kong ?
Driscoll secoua la tête. Englehorn
réfléchit tout en mâchonnant sa
chique :
—
Kong ? Mais … oui. Une superstition
malaise. N'est-ce
pas cela ? Un dieu, un démon, ou je ne sais
quoi ?
—
Vous ne savez pas quoi, en effet, acquiesça Denham. Mais
Kong
n'est ni un homme ni une bête féroce. C'est un
monstre.
Tout-puissant. Terriblement plein de vie. Qui tient cette île
sous l'emprise d'une peur mortelle, comme il l'a tenue au temps
où les ancêtres des habitants actuels
bâtissaient ce
rempart extraordinaire.
Englehorn se remit
à mastiquer placidement, méthodiquement. Driscoll
manifesta son scepticisme.
—
Je vous dis qu'il y a sur cette île quelque chose,
déclara
Denham. Quelque chose qu'aucun homme blanc n'a jamais vu. Il y a
toujours un fond de vérité dans les
légendes.
☐ pp. 30-31 |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « King
Kong » conceived by Edgar Wallace and Merian C.
Cooper,
novelization by Delos W. Lovelace, New York : Grosset
&
Dunlap, 1932
|
- Lauric Guillaud, « King Kong ou la revanche des mondes
perdus », Paris : Michel Houdiard (Horizons américains), 2006
|
LE CINÉMA SUR LE SITE DES LITTÉRATURES
INSULAIRES
En l'absence d'une sélection suffisamment
développée, la liste qui suit regroupe quelques
unes des
références dispersées sur l'ensemble
du
site. |
- Anne Akrich,
« Il
faut se méfier des hommes nus »,
Paris : Julliard, 2017
- Martin
Barnier et Pierre Beylot, « Analyse d'une
œuvre : Conte
d'été, Eric Rohmer, 1996 »,
Paris : Librairie Vrin (Philosophie et cinéma), 2011
- Alain Bergala, « Monika de
Ingmar Bergman », Crisnée
(Belgique) :
Yellow now, 2005
- Ingmar Bergman, « Monika »,
Paris : L'Avant-scène Cinéma (567,
décembre 2007), 2007
- Ingmar Bergman, « Cris et
chuchotement [suivi de] Persona
[et de] Le lien », Paris : Gallimard
(Folio, 2620), 1994
- Pierre
Butin, Gilles Janin et Vincent Guigueno, « Un film
entouré d'eau : histoire et mémoire de L'or des mers de
Jean Epstein à Hoedic (1932-2005) », in
Pierre Frustier (dir.), Les identités
insulaires face au tourisme, La
Roche-sur-Yon : Siloé, 2007
- Nicolas Chaudun, « L'île des
enfants perdus », Arles : Actes
sud, 2019
- Nicolas Chemla, « Murnau des ténèbres », Paris : Le Cherche midi (Cobra), 2021
- Jean Epstein, « L'or des mers »,
Baye : La Digitale, 1995
- Jean-Luc Godard, « Les années
Cahiers,
1950 à 1959 », Paris :
Flammarion (Champs arts, 740), 2007
- Jean-Luc Godard, « Les années Karina, 1960 à 1967 »,
Paris : Flammarion (Champs arts, 741), 2007
- Vincent Guigueno, « Jean Epstein,
cinéaste des îles : Ouessant, Sein,
Hoëdic, Belle-Ile »,
Paris : Jean-Michel Place, 2003
- Bernard
Judge, « Waltzing with Brando : planning a
paradise in
Tahiti », Novato (California) : Oro
editions, 2011
- Andrea de Lauris et Pat Mullen,
« Man of Aran (le film) » in
Dominique Beugras (éd.), Les îles d'Aran, le
voyage vers l'ouest, Paris : La
Bibliothèque (L'Écrivain voyageur), 2000
- Isabelle Le
Corff, « Le
cinéma breizh-îlien : îles
bretonnes et cinéma »
illustrations de Nono, Morlaix : Skol Vreizh, 2016
- Patrick Louguet, « Le
voyage vagabond au cœur de l’œuvre
cinématographique de Jacques Rozier
(Les Naufragés de l’île de la tortue,
Maine Océan et Adieu
Philippine) », in Francis Marcoin (éd.), Encore Robinson,
Arras : Université d'Artois, Centre Robinson, 2017
- Marc-Emmanuel
Louvat, « Petite
histoire du cinéma en
Polynésie française,
Cinematamua »,
Paris : L'Harmattan, 2016
- Pat Mullen, « Man of Aran »,
Cambridge (Mass.) : The M.I.T. press, 1970
- Friedrich Wilhelm Murnau, « Südseebilder : Texte, Fotos und der Film Tabu »
ausgewählt, bearbeitet und kommentiert von Enno Patalas,
herausgegeben von der Friedrich-Wilhelm-Murnau-Stiftung, Berlin :
Bertz+Fisher, 2005
- Marie-France Pisier, « Le bal du
gouverneur », Paris : Librairie
générale française (Le Livre de poche,
6096), 1985
- Alyssa
Goldstein Sepinwall, « Slave revolt on screen : the
Haitian Revolution in film and video games », Jackson :
University press of Mississippi, 2021
- Pierre Sorlin, « L'Avventura
(Michelangelo Antonioni, 1960) »,
Lyon : Aléas (Le Vif du sujet, 2), 2010
- Liv Ullmann, « Devenir »,
Paris : Stock, 1977
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mise-à-jour : 16 septembre 2022 |
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